Pantagruel

Pantagruel
Benjamin Lazar s'attaque à l'un des textes phares de l'humanisme, Pantagruel de Rabelais et en propose une mise en scène de l'ordre du bricolage stylisé, d'une simplicité poétique dépaysante. Portée par le colossal Olivier Martin-Salvan, cette adaptation restitue avec vivacité la langue rabelaisienne, terriblement moderne et joyeuse.
  • Olivier Martin-Salvan et la langue de Rabelais

Nous avions pu découvrir il y a quelques saison, au TOP, le talent de comédien et de chanteur lyrique d’Olivier Martin-Salvan dans Ô Carmen, spectacle seul en scène conçu à partir du célèbre opéra de Georges Bizet.

Avec Pantagruel, Olivier Martin-Salvan met son art de portraitiste au service d’une des langues les plus inventives de notre histoire littéraire, celle de François Rabelais. En assurant toutes les voix, il nous fait partager les aventures comiques du géant Pantagruel, de son fidèle Panurge et du cortège de créatures bouffonnes, croisées sur le chemin du théâtre musical. La langue de Rabelais est en effet forte en musicalité et notre héros n’hésite pas à passer de la note au bruit, ni du vacarme à l’harmonie céleste. Benjamin Lazar met en scène la farce de ce génie inconnu au versant humaniste en explorant les chroniques d’un géant né un jour de grande sécheresse, par conséquent assoiffé de vin, de jeux de mots, de dérision, de poésie, de connaissance, de fou rire.

  • La presse en parle

« Dans un espace sombre, vêtu comme un ogre de légende, et à travers une parole truculente, archaïque, voire océanique - qui suffirait déjà à faire spectacle et musique -, Olivier Martin-Salvan nous entraîne aux côtes de Pantagruel et de Panurge dans de formidables aventures » Fabienne Pascaud, Télérama

« A croire que Rabelais a enfin trouvé un Pantagruel à la hauteur de sa folie douce. » Philippe Noisette, Le Echos

« Monstrueux album d'images, trésor de lyrisme, superbe bréviaire de liberté, ce Pantagruel, texte et spectacle confondus, est une oeuvre d'utilité publique.» Philippe Tesson, Le Figaro Magazine

« Formidable, magique et truculent ! A voir de toute urgence » Isabelle d'Erceville, Lamuse Paris

« Il souffle un tel air de liberté joyeuse qu’il n’est pas nécessaire d’être savant pour éprouver le bonheur de l’émerveillement. » Jean Grapin, La revue du spectacle

« Benjamin Lazar porte à la scène « Pantagruel » et retrouve toute la verve, l'insolence et l'inventivité de Rabelais. » Noël Tinazzi, Rue du théâtre

« Duo gagnant formé par Benjamin Lazar et Olivier Martin-Salvan qui font des aventures de Pantagruel un enchantement à plusieurs dimensions. » Annie Chénieux, Fauteuil d'orchestre

« Un magistral périple jouissif et virtuose. [...] Un spectacle qui célèbre avec vigueur et intelligence l’artisanat du théâtre et la puissance de la langue, l’imagination et le savoir. » Agnès Santi, La Terrasse


  • Les chroniques d'un géant

C'est sous le nom d'Alcofrybas Nasier que François Rabelais fait paraître en 1532, les aventures de Pantagruel, fils du géant Gargantua.

Alcofrybas Nasier en personne, qui a servi et accompagné son maître Pantagruel dans ses voyages, se charge de les faire partager à son auditoire dans toute leurs extraordinaires et toute leur vérité. Bientôt rejoint par deux énigmatiques acolytes, Alcofrybas nous détaille le parcours hors du commun de son héros : le gigantesque arbre généalogique de Pantagruel, les circonstances apocalyptiques de sa naissance, la force de son appétit, relayé bientôt par son égal appétit de savoir, sa découverte de Paris, les conseils de son père pour ses études, sa rencontre déterminante avec le déroutant Panurge, qui sera son compagnon de route vers les contrées lointaines et mystérieuses des " mots gelés " , détour emprunté au Quart-Livre, nous faisant toucher au coeur de la vitalité de la langue de Rabelais.

Pour finir, nous faisons, avec le narrateur et ses deux compagnons-musiciens, le voyage ultime, en entrant à l'intérieur même du géant dont nous avons suivi, avec amusement et admiration, la gigantesque initiation humaniste ; avant qu'Alcofrybas ne prenne vivement congé de nous, relançant notre curiosité pour la suite de ces aventures…

  • Note d'intention

Puisant son inspiration dans des sources populaires, François Rabelais a créé une galerie de personnages qui nous hantent encore (Gargantua, Pantagruel, Panurge...), en même temps qu’il a totalement bouleversé la langue française, source et océan à la fois, inspirant tous les écrivains qui l’ont suivi, de Molière à Valère Novarina, en passant par Victor Hugo. Ou bien suscitant des réactions de rejet devant tant de liberté à faire emprunter de si courts chemins entre le bas et le haut, des besoins du corps aux productions de l’esprit, jusqu’à ne plus savoir où est quoi.

Lire Pantagruel aujourd’hui, c’est donc effectuer un retour aux sources de notre langage et de notre imaginaire, où l’on sentirait en même temps le souffle moderne, expérimental, de l’esprit humaniste qui l’a conçu. La langue de François Rabelais, à la fois savante et charnelle, appelle le théâtre : les archaïsmes de vocabulaire et de construction se clarifient lors de la lecture à voix haute et deviennent même des appuis de jeu quand ils sont mis au service de la construction des personnages et des situations. Elle ne nous met pas à distance, mais crée l’événement, révèle et déploie la singularité d’une pensée et d’une époque. S’il reste parfois un peu de flou, c’est, comme dans une photographie, pour mieux faire ressortir la figure.

C’est aussi une langue qui appelle la musique : lire Rabelais à voix haute, c’est d’abord un réveil de sons inouïs que l’on provoque, comme Pantagruel le fait avec les paroles gelées qu’il réchauffe dans ses mains. Le compositeur David Colosio a créé une musique contemporaine pour des instruments qui nous viennent directement du XVI e siècle et qui servent, d’habitude, à interpréter le répertoire de cette époque : le cornet à bouquin, la flûte, la guitare et le luth. Les deux instrumentistes sont aussi les compagnons d’Alcofrybas, le nom anagrammatique du sien inventé par François Rabelais : c’est le narrateur qui a suivi les aventures du géant, et qui est pris, dès qu’il rencontre quelqu’un, du désir insatiable, curieux et furieux, de les partager…

Benjamin Lazar, metteur en scène

Porter l’oeuvre de Rabelais à l’épreuve de la scène me tient à coeur depuis longtemps. Après Ô Carmen, le désir de m’atteler à un grand texte s’est tout naturellement tourné vers l’oeuvre de Rabelais. La dimension comique du texte m’a bien sûr fortement marqué, et je suis du même avis que Rabelais lui-même : “le rire est thérapeutique”… Mais surtout, à travers ce texte hors du commun, s’opère comme un retour aux origines, un voyage vers les tréfonds de notre langue. Je retrouve à travers la langue de Rabelais des paysages anciens, une nature partout présente, une époque sans industrie ni moteur, une France faite de villages, avec des bruits de bois ou de vent, quelque chose de rural dont je suis proche.

Remonte à mon esprit le souvenir de mes grands-parents parlant morvandiau du côté de mon père, ou occitan dans ma famille aveyronnaise. Il y a chez Rabelais une façon instinctive de décrire le monde, quelque chose de très brut, très direct, qui me plaît. J’ai la sensation de me perdre dans le langage comme dans une forêt. Tous les sens sont en éveil. Le corps parle. Je ressens une grande fierté de pouvoir être interprète de ce texte. C’est nécessaire de faire entendre cette langue française si riche, c’est presque faire de l’éducation civique ! C’est une langue qui vient à peine de quitter le latin et le grec…

C’est important de transmettre l’oeuvre de ce génie en fin de compte méconnu, qui a inspiré les plus grands, c’est notre grand-père à tous, il était précurseur d’une grande liberté d’esprit et d’une ouverture totale au monde. J’ai été très heureux de retrouver Benjamin Lazar sur ce projet. Car, depuis notre collaboration sur Le Bourgeois gentilhomme et notre complicité dans l’inventivité sur le plateau, il y a quelque chose de complémentaire dans notre manière d’appréhender ce matériau qu’est l’oeuvre de Rabelais.

Olivier Martin-Salvan, comédien

Sélection d’avis du public

Incroyable Le 26 janvier 2014 à 16h19

Quel talent d'acteur.

Epoustouflant Par Emmanuel G. - 15 novembre 2013 à 10h07

Un spectacle rythmé, dynamique, énergique et coloré qui nous fait aimer la langue de Rabelais. J'ai adoré.

Une révélation Par Paule M. - 10 novembre 2013 à 00h09

Allez voir olivier Martin-Salvan jouer Pantagruel. c'est passionnant et drôle

rabelais Par Genevieve M. - 7 novembre 2013 à 16h31

un spectacle époustouflant a ne pas manquer

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Incroyable Le 26 janvier 2014 à 16h19

Quel talent d'acteur.

Epoustouflant Par Emmanuel G. (1 avis) - 15 novembre 2013 à 10h07

Un spectacle rythmé, dynamique, énergique et coloré qui nous fait aimer la langue de Rabelais. J'ai adoré.

Une révélation Par Paule M. (31 avis) - 10 novembre 2013 à 00h09

Allez voir olivier Martin-Salvan jouer Pantagruel. c'est passionnant et drôle

rabelais Par Genevieve M. (1 avis) - 7 novembre 2013 à 16h31

un spectacle époustouflant a ne pas manquer

Informations pratiques

Espace culturel André Malraux au Kremlin-Bicêtre

2, place Victor Hugo 94270 Le Kremlin-Bicêtre

Accès handicapé (sous conditions) Bar Grand Paris Restaurant Salle climatisée Val-de-Marne
  • Métro : Le Kremlin-Bicêtre à 157 m
  • Bus : Espace Culturel André Malraux à 18 m, Le Kremlin-Bicêtre - Métro à 82 m, Convention - Fontainebleau à 340 m
  • Voiture : partir de la porte d'Italie, prendre la RN7 en direction de Villejuif. A la hauteur de la station de métro tourner à droite, avenue Eugène Thomas puis au 1er feu à gauche rue Jean Monnet.

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Plan d’accès

Espace culturel André Malraux au Kremlin-Bicêtre
2, place Victor Hugo 94270 Le Kremlin-Bicêtre
Spectacle terminé depuis le mardi 12 mai 2015

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