Avec La Passion selon Saint-Matthieu comme lumineux objet de leur désir partagé, Johann Sebastian Bach offre à deux artistes passionnés l’occasion d’un spectaculaire dialogue s’articulant entre musique et danse autour des enjeux d’une création contemporaine. Dans une mise en scène de Pieter C. Scholten, Passione in due témoigne de l’engagement sans fards des deux créateurs.
Compositeur et pianiste, Franck Krawczyk revisite pour l’occasion la partition de Bach via une élégante mise à nu qui la déleste de la gangue de ses voix pour mieux suspendre son génie au seul univers sonore du clavier d’un piano. Danseur et chorégraphe, Emio Greco puise à cette matière vive retaillée par un orfèvre l’inspiration de l’écriture d’un solo qui se joue d’une mise en tension du corps prenant sa source au plus intime de l’œuvre.
N’imaginant d’autres interprètes qu’eux-mêmes, les deux hommes signent chaque soir ce pacte entre les arts inventé à quatre mains. En écho du corps-à-corps virtuose qui s’engage entre Franck Krawczyk et son instrument, la danse d’Emio Greco se déploie sur le plateau dans sa gestuelle raffinée pour inscrire dans l’espace les motifs ciselés d’une chorégraphie du don de soi qui n’a d’autres horizons que la promesse de l’extase.
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