Pelahueso, cirque Gosh

Est-on au cabaret, au cirque, au théâtre ?…
A propos d’un cabaret circassien

Dans la lignée de "Made in Paradise", le cirque GOSH, collectif artistique qui privilégie toujours les relations entre acteurs et spectateurs en s'appuyant sur des personnages excentriques, clownesques, ou à caractères, avec des techniques comme le chant, la cascade, la musique, l'acrobatie, le fil et le trapèze, nous fera rire et rêver.

Est-on au cabaret, au cirque, au théâtre ?…

Sous un chapiteau bleu et blanc, à la place des gradins et au cœur de la tente, grands et petits ont pris place à des tables et devisent de “conserve”. Un bar, un boudoir, des serveurs échappés d’une pellicule des années 30 qui s’activent pour servir des rafraîchissements : la scénographie cultive le doute. “Atmosphère”, disait-elle ! Sauf que le tranquille agencement déraille, qu’une douce pagaille saisit l’excentrique personnel. Alors, entre non sens et loufoquerie, ça se met à tirer à hue et dia, propulsant nos saltimbanques partout, devant, derrière, dessus, phagocytant un public qui tord la nuque pour ne pas perdre le fil de ce maelström délirant. Scènes de vie qui se font et se défont comme des bulles de savon, drames et amours imaginaires, ici se tricotent les fils d’une étrange dramaturgie que rythme un orchestre de poche : guitare, violon, contrebasse, batterie.

Un Gaspard a prévenu : “Je vous laisse l’entière responsabilité pour dire ce qui est du cirque et ce qui n’en est pas”. Effectivement les techniques circassiennes, les éclairages, le sonore deviennent procédés narratifs, machines à distiller du merveilleux, de la fantaisie, du tendre, du loufoque, même si la cascade, le fil, l’acrobatie à travers la maladresse volontaire taquinent la performance et qu’un clown trapéziste nous sort le grand jeu d’un numéro inédit. Pelahueso donc. Après Artistic in concert (1990 - 1993), Shak edi bobo (1994 - 1996), Made in paradise (1997 - 1999), soit six cents représentations en Europe, Pelahueso est la quatrième création de Gosh.

Ce collectif franco-allemand, qui affiche déjà 10 ans au compteur, se déploie autour de trois comédiens-metteurs en scène : Michel Hermann, Pierre Pilatte et Michel Dallaire. Gosh concocte une alchimie dont l’idée centrale, comme toutes les idées simples, est bigrement ambitieuse : faire du public la raison d’être d’un lieu. De là, sa méthode, potion magique pour état d’apesanteur, qui joue l’hybridation des styles, l’interaction des jeux d’acteurs par petites touches gaguesques ou poétiques, tendue vers une idée fédératrice : rendre le public non seulement spectateur mais témoin actif de par sa proximité, son influence sur les situations. On en redemande.

Frank Tenaille

A propos d’un cabaret circassien

“Afin d’aller encore plus avant dans la méthode privilégiant le jeu et les personnages, la nécessité d’une forme permettant aussi le rapport public s’imposait à nous.

Parallèlement grandissait l’envie d’exploiter une production en autonomie chapiteau, pour la première fois, sans avoir à matérialiser “la piste” et les “numéros techniques”.

C’est ainsi que l’idée d’une production “cabaret/tente d’ambiance” est née!”

Gosh

Le spectacle s’articule autour :

• de l’utilisation de moments privilégiés tel que l’accueil, le service, l’entracte, les numéros...
• du caractère exceptionnel de ce soir là (moment privilégié), qui soutient la dynamique générale,
• des rapports des personnages au cabaret et au public,
• des différentes atmosphères créées par le jeu des personnages, la musique, la lumière et la scénographie du lieu,
• du développement d’histoires secondaires soutenues par les objectifs personnels des protagonistes et de leurs influences sur le déroulement de la soirée,
• de l’interaction entre des évènements extérieurs et la vie à l’intérieur du chapiteau.