« Elle avait une voix fausse mais agréable. Je sentais l’âme qui s’ennuie vite et n’achève jamais rien, qui est peut-être de toutes la moins emmerdante. Même le banc, elle en avait eu vite assez, et quant à moi, un coup d’œil lui avait suffi. »
Un homme tente de nous raconter avec une « précision toute irlandaise » son premier amour. De là, chacune des étapes de cette aventure amoureuse nous parvient dans une gaieté claire, propre à l'auteur, allant jusqu'à donner une figure spatiale aux plus humbles traces de l'insignifiance.
Ainsi, cette quête obstinée contre l'oubli qui se déroule sous nos yeux devient vertigineuse et nous offre déjà ce qui portera toutes les variations des grandes pièces de Beckett : Le mal métaphysique, l'illusion de la liberté ou encore l'ordinaire possiblement imaginaire sont bien là, dans l'une de ses toutes premières œuvres.
« Elle enleva tout, avec une lenteur à agacer un éléphant, sauf les bas, destinés sans doute à porter au comble mon excitation... Ce n’était heureusement pas la première fois que je voyais une femme nue, je pus donc rester, je savais qu’elle n’exploserait pas. »
Une très belle pièce, surement un des plus accessibles de Beckett, et un jeu d'acteur excellent, très prenant.
Pour 1 Notes
Une très belle pièce, surement un des plus accessibles de Beckett, et un jeu d'acteur excellent, très prenant.
80, Allée Darius Milhaud 75019 Paris