Anne Nguyen, convertie à la chorégraphie sur le tard, après un cursus scientifique et un détour par les arts martiaux, s’inspire, dès son premier solo (Racine carrée, 2007), de principes mathématiques pour décliner la force centrifuge et organique du break en motifs linéaires.
Au sortir d’un récent duo (Yonder Woman, 2010) où elle détourne les conventions de la performance « au sol » pour y introduire le contact, Anne Nguyen s’attaque donc à sa Promenade obligatoire. Une heure de cheminement ininterrompu pour huit danseurs debout. Virtuoses des battles de Popping, ils sont amenés à traverser et retraverser le plateau dans un seul et même sens, comme condamnés à une boucle perpétuelle sur des corridors de lumière non négociables.
Électrons libres sous contrainte, ils s’agrègent et se désolidarisent dans l’espace en passant par l’unisson synchronisé, au gré de l’univoque et inéluctable marche du temps. Dans quelle mesure vont-ils évoluer, changer d’état, injecter des variations à l’ordre de ce cycle imposé ?
Dans son application à travailler la matière du groupe, Anne Nguyen revisite encore, au passage, quelques règles établies du hip hop. Comme celle qui fait du Popping une danse frontale. Une danse à découvrir, ici, de profil.
211, avenue Jean Jaurès 75019 Paris