Pupazzi !

“As-tu déjà tué quelqu’un ?” Jusqu’à cette question, la soirée était agréable et les amusantes histoires de psychanalyse de P. nous intéressaient en nous tenant éveillés. Seul le dernier exemple venait de finir de façon un peu macabre. C’est juste à ce moment que notre hôte s’est penché vers ma compagne, avec son habituel sourire du type qui s’y connaît.

“As-tu déjà tué quelqu’un, toi ? As-tu déjà tué quelqu’un avec des mots ?” Elle a eu un petit tremblement et elle a fondu en larmes. Il a contourné la table pour se tenir derrière elle, penaud.

“Je suis con. Je suis là avec mes gros sabots. Je ne fais pas attention à ce que je dis.” Son sourire fier avait disparu. Je pensais à ce qui s’était passé dans la famille de mon amie et je mesurais l’énorme gaffe de P.

Le lendemain, je reprenais l’écriture de Pupazzi !, pourtant déjà bien entamée.

J’ai mis une phrase de Soulages en exergue : “Ce que je trouve m’apprend ce que je cherche.”