Présentation
Un mot sur le spectacle
Un mot de la chorégraphe
Après avoir dansé pour Carolyn Carlson, Pina Bausch et Bouvier-Obadia, Raffaella Giordano a créé en Italie la compagnie Sosta Palmizi. Artiste entière, elle met en corps la profonde humanité qui circule démotions en fantasmes, de tristesses ambiguës en gaietés fêlées. Après Qur, en mai 2001, Raffaella Giordano revient au Théâtre de la Bastille avec un nouveau projet.
Qoeur est un travail impitoyable et poignant, il montre ce que nous n’attendons pas, ce qu’on connaît tous, mais que nous ne sommes pas certains de vouloir voir : le détraquement de la vie, son mouvement chaotique, le vide désespéré de certains gestes, certaines solitudes, certaines gaucheries, faiblesses, intimités, petites laideurs. C’est un travail déstabilisant, qui casse les codes sans donner de solutions. Et pourtant il nous laisse soulagés, comme libérés : le quatuor danseurs/acteurs, épinglés par des lumières fixes constamment allumées, enlaidis par des perruques bizarres, surpris dans une quotidienneté de basse gamme, représente la vie dans une trivialité qui n’est généralement pas admise en tant que telle.
Il y a dans ce travail un chaos joyeux et mélancolique (performance, chorégraphie, pièce théâtrale), fourmillant de bagatelles et de détails ridicules qui enchantent, porté par une déchirante observation sur le monde, qui mêle une certaine cruauté et une innocence absolument désarmante. Corps et visages pasoliniens, chairs marquées par la vie, candides et corrompus à la fois, co-existent avec une sensualité rude et triste. On avance dans ce Qoeur par accumulations de fragments, éclats d’images, dans une architecture gauche et cassée qui laisse pourtant place à une sublime délicatesse.
Elettra Aldani
(adaptation de Jean-Marc Adolphe)
Le désir de mettre au point des détails sans nous mesurer à l’œuvre dans sa totalité, nous pousse à exposer le processus dans son inachèvement et, chaque fois, à représenter le travail en forme ouverte pour affronter son “déplacement” en devenir.
Exposés, comme des cobayes, nous nous laisserons regarder, objets à la merci de la pensée et du sentir d’autrui, comme dans la vie, dans un conflit tenace entre le devoir et le désir.
Micropartitions faites d’actions simples du quotidien ; détails, obsessions...
Raffaella Giordano
76, rue de la Roquette 75011 Paris