Rapture

Saint-Ouen (93)
du 13 au 17 juin 2017
1h40

Rapture

Librement inspiré du Ravissement de Lol V. Stein de Marguerite Duras. Deux histoires. Deux femmes. Lol V. Stein. Cécile. Elles ne se connaissent pas. Leurs routes ne se croiseront jamais. Elles sont liées par leur impossibilité à s’émanciper d’un moment de leur existence. Marquées tel un stigmate par un moment de leur vie. Spectacle gratuit pour les enfants de moins de 12 ans.

Spectacle gratuit pour les enfants de moins de 12 ans.

  • Marguerite Duras, l'inspirante

Librement inspiré du Ravissement de Lol V. Stein de Marguerite Duras. « Lol progresse chaque jour dans la reconstitution de cet instant, l’instant précis de la fin du bal. Ce qu’elle rebâtit c’est la fin du monde. » Marguerite Duras à propos du Ravissement de Lol V. Stein

Deux histoires. Deux femmes. Lol V. Stein. Cécile. Elles ne se connaissent pas. Leurs routes ne se croiseront jamais. Elles sont liées par leur impossibilité à s’émanciper d’un moment de leur existence. Marquées tel un stigmate par un moment de leur vie.

Moment dans lequel elles essaient, chacune à leur manière de se replonger sans fin. Parce qu’elles n’ont pas le choix. Parce que c’est leur seul moyen de ne pas sombrer. De rester vivantes. En fait ça parle de souvenirs. De trop se souvenir. D’être hanté.

  • Notes sur le texte

Il y avait au départ la volonté très simple de porter Le Ravissement de Lol V. Stein roman de Marguerite Duras à la scène. Et puis mon père est mort et ce texte a pris une autre dimension. Il rentrait en résonance avec le deuil que je traversais et ce besoin que j’avais de replonger dans mes souvenirs. Nous avons donc pris ces deux histoires comme point de départ. Il y a l’Histoire de Lol : Lol se rend à un bal avec son fiancé. Ce dernier s’éprend d’une autre femme sous ses yeux. Fascinée par ce moment, ravie de ce qui se déroule sous ses yeux elle ne supporte pas d’être séparée d’eux et sombre dans la folie.

On la retrouve dix ans plus tard, assagie, et pourtant, un jour, croisant par hasard un couple d’amants Tatiana Karl et Jacques Hold elle se met à les suivre, à les regarder s’aimer, faire l’amour, à s’immiscer dans leur intimité. Elle cherche par tous les moyens à retrouver la place qu’elle a eu pendant cette nuit du bal dix ans auparavant. La place de celle qui regarde les autres s’aimer. Et puis celle de Cécile : Cécile a perdu son père que la maladie avait fait sombrer dans la folie. Elle n’arrive pas à retrouver des souvenirs d’avant cette maladie où alors maculés de l’homme qu’il était devenu. Ces souvenirs d’avant sont salis. Alors Cécil se bat. Elle se bat pour comprendre comment cette mémoire fonctionne et comment elle pourra revivre les moments qu’elle souhaite revivre. Cyril lui propose de l’aider à reconstruire ces souvenirs. Pas si simple.

Ces deux histoires sont le support de nos réflexions sur les questions du souvenir, de la remémoration, de l’impossibilité de s’émanciper d’un moment de sa vie. De comment recréer au présent un moment passé dans lequel on souhaite se replonger pour le revivre voire le modifier et qu’est ce qui fait que d’un coup quand on décide de recréer un souvenir ça sonne juste alors qu’on n’est ni dans le lieu, ni avec les véritables personnes du souvenir ? En résidence de recherches nous nous sommes en effet confrontés concrètement à ces questions par le biais de lectures et d’expériences scientifiques qui étaient à notre portée et par l’outil théâtral parce que y a pas mieux quand on veut recréer ou se replonger dans des événements du passé. Ces deux histoires sont perméables entre elles.

Tous se promènent d’une histoire à une autre sans que jamais l’on ne sache vraiment dans quelle temporalité on est. A quel présent ? Est ce qu’on est dans le souvenir, le présent ? Est-ce que ce sont des souvenirs reconstitués ou pas ? Le texte du spectacle est pour partie le fruit d’improvisation d’une part et de l’autre une adaptation très libre du roman de Duras. En effet, pendant les résidences de recherches et d’écriture, j’avais l’impression que cette oeuvre allait nous manger tout cru. Parce que c’est une langue qui emporte tout sur son passage et que notre espace pour exister à l’intérieur était très limité. Que je voulais faire mienne cette histoire, qu’elle soit de notre époque, qu’elle puisse nous arriver à tous.

Je ne voulais pas être dans de l’exceptionnel, dans la folie car pour moi Lol ne fait que pousser au bout et avec obstination les sensations et questionnements qui peuvent nous traverser tous. Et puis que sa structure de roman nous éloignait de la vie que je recherche à tout prix à garder sur un plateau.

Noëmie Ksicova, Mars 2017

  • Notes d’intention de mise en scène

Des instantanés
Nous suivons deux histoires en parallèles. Nous passons de l’une à l’autre constamment. Ce sont des successions d’instantanés, de moments et de flashs pris sur le vif. Chaque séquence sera titrée et se terminera par un noir.

Deux histoires. Deux Mondes.
L’histoire de Lol. L’histoire de Cécile. On les suit toutes les deux. Elles avancent inéluctablement. Vers quoi ? On attend le dénouement. On l’espère et le redoute. Par ses scènes courtes souvent concises le rythme de Rapture sera saccadé. Un peu à la manière d’un polar, nous accentuerons cette tension par un leitmotiv musical propre à chaque histoire. Elles s’entrechoquent en permanence l’une à l’autre s’éclairant mutuellement, se rencontrant parfois. Même si les deux histoires traitent de la même problématique nous sommes dans deux mondes que tout oppose. Chez Cécile, nous sommes dans le concret avec des enjeux et des débats très cartésiens. En recréant des souvenirs en direct nous serons parfois confrontés à des situations cocasses. Chez Lol, les sentiments sont exacerbés, les situations également. Nous souhaitons accentuer ces antinomies par la lumière mais aussi par l’utilisation de l’espace. Les acteurs de l’Histoire de Cécile seront toujours visible, ils seront toujours au plateau, à l’inverse les séquences de l’histoire de Lol seront comme des flashs, des apparitions sur le plateau.

Jouer au présent
Une grande partie du texte est le fruit d’improvisation des comédiens. C’est donc le langage propre à chacun d’eux qui sera entendu. La parole est quotidienne, concrète, parfois inventée sur le moment. Des mots nés de l’instant pour toucher à une véracité du sentiment pendant la représentation. Et puis et pour les deux histoires les vrais enjeux ne sont pas dans les mots qui sont dits mais au contraire dans les actions et les enjeux entre les différents personnages.

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Spectacle terminé depuis le samedi 17 juin 2017

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