Rigoletto, formant avec Le Trouvère et La Traviata, la « trilogie populaire » de Verdi, est un intense drame de passion, de trahison, d'amour filial et de vengeance. Cet opéra offre non seulement une combinaison parfaite de richesse mélodique et de pouvoir dramatique, mais il met aussi en évidence les tensions sociales et la condition féminine subalterne dans laquelle le public du XIXe siècle pouvait facilement se reconnaître.
Dans un contexte de libertinage débridé, à la cour du Duc de Mantoue, où tout est permis pour séduire les femmes, avec la complicité de quelques courtisans pervers et sans scrupules, Rigoletto, bouffon difforme, use de tous les stratagèmes pour satisfaire les désirs de son maître. Gilda, fille adorée de Rigoletto, sera elle aussi séduite par le Duc de Mantoue.
Rigoletto finira par payer le prix de ses trahisons lorsque la malédiction annoncée par Monterone s'abattra sur lui et sur Gilda qui lui sera rendue morte.
Autour de ce personnage tragique de Rigoletto, se tisse une toile mortelle qui va se refermer inexorablement sur lui. Règlements de compte, tueurs, complicités perverses. C'est cette ambiance noire qui n'est pas sans rappeler l'époque où la mafia faisait sa loi que le metteur en scène a choisi pour illustrer le propos de Verdi. Les époques changent mais les hommes restent les mêmes, avides de pouvoir, d'argent, sans foi ni loi, jusqu'à la mort.
Du beau chant, incontestablement ! A voir et à revoir.
Du beau chant, incontestablement ! A voir et à revoir.
20, rue Marsoulan 75012 Paris