Paris, septembre 1871, Paul Verlaine accueille chez lui le jeune Arthur Rimbaud après avoir découvert ses premiers poèmes. Sous les yeux de son épouse Mathilde, une des liaisons les plus passionnées et sulfureuses de l’histoire de la littérature va naître jusqu’à l’embrasement.
La confrontation de ces deux génies à fleur de peau, permettra la création de certaines des plus belles œuvres littéraires de référence.
« Rimbaud était un sale gosse invivable, et un génie. Verlaine était un pauvre type ivrogne, et un génie. La pièce les montre en proie à leurs démons. Ils sont excellemment interprétés, y compris la pauvre Mathilde, broyée entre ces deux phénomènes hors du commun. » La Provence
« Il y a des années que Didier Long, metteur en scène sensible, n'avait pas joué. Il est le Faune anxieux face à un jeune Arthur athlétique et insolent, l'excellent Julien Alluguette. Entre eux, incarnant l'épouse de Paul Verlaine, puis Isabelle Rimbaud, la ravissante et nuancée Jeanne Ruff. » Figaroscope
« Trois comédiens dont le seul talent suffit à apprécier le plateau vide et les superbes murs blancs de pierre ! » I/O Gazette
« Face à face captivant, brûlant de passio ! Didier Long affiche une sensualité et une générosité de grand enfant blessé par la vie, tandis que Julien Alluguette est toute révolte, ironie et sauvagerie. Jeanne Ruff, beauté blonde de madone Renaissance, leur oppose un calme qui repose. » Artistik Rezo
Admirés, conspués ou incompris, si Arthur Rimbaud et Paul Verlaine défraient la chronique de leur vivant, s’ils n’ont depuis jamais cessé de convoquer à leur égard les jugements moraux et artistiques les plus contradictoires, c’est qu’évoquer leur génie poétique respectif conduit nécessairement à évoquer leur rencontre, que de cette rencontre naîtront à la fois un amour et une œuvre littéraire en marge de l’ordre et des règles établies.
Ensemble, ils se libèrent des conventions sociales, sortent la poésie du carcan de l’académisme, entremêlent le pureté de l’acte de création et l’impureté de leurs amours coupables, balayent les normes, se jouent des préjugés et des tabous. Leurs deux ans de vie commune sont à la fois angéliques et maléfiques, merveilleuses et sordides, destructrices et créatrices. Ils dénient à l’amour et à la poésie véritables d’être inféodés au confort et à l’idéal d’harmonie normatifs. Par cette désacralisation, ils renvoient l’homme et l’artiste à leur seule humanité. Rimbaud et Verlaine vivent pleinement et sans concession l’état brut de l’instant présent, peuplent leur imaginaire de leurs révoltes, de leurs désirs, de leurs ruptures et de leurs étreintes. Ils se donnent pour mission d’expérimenter tout ce qui est offert à l’homme d’éprouver, partent à la conquête de l’Inconnu, et en retranscrivent la quintessence dans leurs poésies.
Rimbaud et Verlaine mettent donc en scène leur vie, et il était naturel que le théâtre s’emparât de leur vie pour la mettre en scène. Mettre en scène c’est avant tout raconter une histoire et peu importe ici que cette histoire ne soit pas exactement la leur. Comment d’ailleurs le pourrait-elle quand il est question de personnes réelles devenues personnages le temps de la présentation ? Le jeu théâtral n’a pas vocation à retranscrire l’exacte réalité, il est illusion et, parce qu’il n’est pas de vérité sans subjectivité, le théâtre est incarnation et distanciation.
Mettre en scène Rimbaud et Verlaine c’est les extraire du mythe pour mettre leurs comportements, leurs actions et leurs écrits à l’épreuve du plateau. Le réalisme des costumes importe peu, tout comme celui du décor. Les comédiens évoluent dans un espace presque vide, avec un minimum d’appui et dans la neutralité de rares éléments scénographiques qui ne contraignent pas l’imaginaire du spectateur et lui reconnaissent sa part active dans la représentions. Dans le même esprit, seuls apparaissent les accessoires nécessaires à l’action.
Rimbaud et le couple Verlaine sont quasiment toujours en scène, ils investissent l’espace, tantôt présents dans l’action, tantôt convoqués par l’imaginaire de chacun d’entre eux. La musique ponctue le temps et la symbolique des couleurs, présente dans l’œuvre des deux poètes, gomme ou structure la frontière entre le réel et l’imaginaire, souligne le mouvement des corps et les libère du réalisme. Les autres personnages n’apparaissent pas, seules leur voix sont convoquées, amplifi ées et déformés pour rendre compte tantôt du peu d’infl uence que leur accordent Arthur Rimbaud, Paul et Mathilde Verlaine dans leur histoire ou qu’ils symbolisent au contraire les fi gures d’autorité auxquelles ils sont tous trois tour à tour confrontés.
Didier Long, metteur en scène
Arthur Rimbaud est né le 20 octobre 1854 à Charleville. D’un milieu modeste, il est élevé par sa mère avec ses quatre frères et sœurs. Élève surdoué, il se fera néanmoins remarquer par son esprit désinvolte en réaction contre toute forme d’autorité, et par ses nombreuses fugues. À quinze ans il écrit ses premiers poèmes. Paul Verlaine, stupéfait par leur puissance évocatrice, invite le jeune homme, alors âgé d’à peine dix sept ans, à venir à Paris pour le rencontrer. Rimbaud pour qui le poète doit être un voyant et qui proclame « il faut être absolument moderne », renonce subitement à l’écriture à l’âge de vingt ans, sans avoir encore été véritablement publié.
Il se consacre alors à l’apprentissage des langues étrangères et mène une vie aventureuse, dont les pérégrinations l’amènent jusqu’en Abyssinie, où il devient négociant. Il meurt le 10 novembre 1891 à Marseille d’une tumeur au genou. Bien que brève, la densité et la renommée de son œuvre, avec notamment les vers du Bateau ivre, du Dormeur du val ou de Voyelles, font d’Arthur Rimbaud une des figures premières de la littérature française. La précocité de son génie et sa vie aventureuse contribuent à forger la légende du poète.
Paul Verlaine est né à Metz le 30 mars 1844. Admirateur de Baudelaire, il publie son premier recueil, Poèmes saturniens en 1866, à 22 ans, qui lui vaut immédiatement la reconnaissance des cercles littéraires. Il collabore au premier Parnasse contemporain et occupe parallèlement un emploi de fonctionnaire à l’Hôtel de Ville de Paris. En 1870, après son mariage avec Mathilde Mauté de Fleurville, le couple s’installe bourgeoisement dans l’hôtel particulier du père de cette dernière. Malgré des accès de violence provoqués par un état d’ébriété de plus en plus fréquent, Verlaine témoigne pour sa femme d’un véritable amour.
Sa vie est bouleversée quand, suite à sa participation à l’insurrection de la Commune de Paris, il est radié de l’administration et que l’année suivante en septembre 1871, il rencontre Arthur Rimbaud. Leur vie amoureuse, tumultueuse et errante en Angleterre et en Belgique, fait scandale. En 1873, lors d’une de leurs nombreuses disputes, Verlaine blesse Rimbaud d’un coup de révolver. Jugé, il est condamné à deux ans de prison. Durant son incarcération il renoue avec le catholicisme de son enfance et écrit des poèmes comme Sagesse, Jadis et Naguère. Usé par l’alcool et la maladie, Verlaine meurt à 51 ans, le 8 janvier 1896 d’une pneumonie aiguë.
« Quand nous aurons tiré l’un de l’autre le meilleur, nous nous séparerons et nous poursuivrons chacun notre route. » Arthur Rimbaud
« Ce que je veux ce qui me plaît c’est la contradiction le combat dans ma tête. Un long, immense et raisonné dérèglement de tous les sens pour atteindre l’inconnu. Les autres écrivains se regardent dans le miroir ils se contentent de ce qu’ils voient et ils le couchent par écrit. Moi je m’évertuerai à chercher un miroir derrière le miroir pour découvrir sans cesse d’autres perspectives de moi-même. » Arthur Rimbaud
« Je nous voyais comme deux bons enfants, libres de se promener dans le Paradis de tristesse. Nous nous accordions. Bien émus, nous travaillions ensemble. Mais, après une caresse, il disait : Comme ça te paraîtra drôle, quand je n’y serai plus, ce par quoi tu as passé. Quand tu n’auras plus mes bras sous ton cou, ni mon cœur pour t’y reposer, ni cette bouche sur tes yeux. Parce qu’il faudra que je m’en aille, très-loin, un jour. » Paul Verlaine
« Parfois il parle, en une façon de patois attendri, de la mort qui fait repentir, des malheureux qui existent certainement, des travaux pénibles, des départs qui déchirent les cœurs. Dans les bouges où nous nous enivrions, il pleurait en considérant ceux qui nous entouraient, bétail de la misère. Il relevait les ivrognes dans les rues noires. Il avait la pitié d’une mère méchante pour les petits enfants. Il s’en allait avec des gentillesses de petite fille au catéchisme. Il feignait d’être éclairé sur tout, commerce, art, médecine. Je le suivais, il le faut ! » Paul Verlaine
« C’était l’été dernier pendant la guerre. Une fois de plus je m’étais enfui de chez moi. Je descendais la rivière pour y remplir ma gourde. Et il y avait un soldat prussien pas beaucoup plus âgé que moi, qui dormait dans la carrière. Je suis resté là longtemps à le regarder avant de réaliser. Il n’était pas endormi. Il était mort. Et c’est là que tout à coup les choses sont devenues claires pour moi. C’est là que j’ai compris que si je voulais être le plus grand poète de ce siècle, je devais faire dans ma chair l’expérience de tout. » Arthur Rimbaud
à mon sens, des acteurs desservis par un texte pauvre... des rôles peu incarnés... je ne suis pas rentrée dedans...
Histoire marquante d'un amour eternel
Très belle interprétation
Excellente interprétation et passionnant de redécouvrir la vie de Verlaine et Rimbaud
Pour 6 Notes
à mon sens, des acteurs desservis par un texte pauvre... des rôles peu incarnés... je ne suis pas rentrée dedans...
Histoire marquante d'un amour eternel
Très belle interprétation
Excellente interprétation et passionnant de redécouvrir la vie de Verlaine et Rimbaud
Magnifique pièce et excellente interprétation des comédiens, comme toujours dans ce théâtre.
Superbe surprise ce soir au Poche Montparnasse. Décidément, quelle belle programmation !! Pièce magnifique, avec un trio d'acteurs stupéfiants
75, boulevard du Montparnasse 75006 Paris