Artiste associée à Chaillot à partir de 2015, Rocío Molina a depuis longtemps dépassé les codes du flamenco pour en faire un art dans lequel elle excelle, loin de la tradition, mais on ne peut plus proche du duende, ce génie du flamenco qui ne se domestique pas. Ses pieds et son corps n’ont peur de rien, portés par le besoin d’en explorer les multiples résonances et leurs plages secrètes. Frondeuse depuis ses tout premiers pas, Rocío Molina n’a pas de maître et Baryshnikov s’est agenouillé devant elle après l’avoir vue danser. Elle a inventé sa propre danse sans frou-frou ni folklore et les récompenses dont elle est couverte – notamment le Prix national de la danse d’Espagne obtenu avant ses 30 ans – ne l’empêchent pas de foncer sans se soucier de sa réputation. Ses spectacles sont vécus comme des chocs, tant elle dégage sur scène une puissance et une maîtrise hors du commun.
Sa nouvelle création, Bosque Ardora, nous invite au coeur d’une forêt chimérique, théâtre d’un jeu ambigu et dangereux. Elle est la Femme, à la fois Artémis, déesse chasseresse, et renard de Teumesse, créature mythologique insaisissable, séductrice et dominatrice, femme et animal. Accompagnée des danseurs Eduardo Guerrero et David Coria, ainsi que de nombreux musiciens, Rocío Molina cultivera l’art de la surprise comme elle en a le secret.
Agnès Izrine
Direction musicale : Rosario Guerrero.
1, Place du Trocadéro 75016 Paris