Durant la seconde guerre mondiale, après le crash de leur avion, un groupe de jeunes garçons se retrouve seul sur une île déserte. Les adultes ont tous péri dans l’accident. Face à l’angoisse et au désespoir, les adolescents n’ont d’autres choix que se serrer les coudes.
Mais alors que cette île paradisiaque devient peu à peu leur foyer, une bataille pour le pouvoir germe et sépare la tribu en deux camps. L’un, dirigé par Ralph, privilégie la solidarité et l’entraide. L’autre, avec à sa tête Jack, est constitué d’une faction de chasseurs barbares. Ces chasseurs se transforment soudain en tueurs primaires dans un conflit dévastateur entre le bien et le mal.
Cette adaptation théâtrale du célèbre roman de William Golding par Nigel Williams est une création des Tréteaux de la Pleine Lune. Traduction française Ahmed Madani aux éditions l'Ecole des Loisirs.
Distribution en alternance.
Des enfants dits éduqués et civilisés qui glissent peu à peu dans la sauvagerie, puis la barbarie…
Nous avons le plaisir de créer cette oeuvre majeure de la littérature mondiale pour la première fois sur une scène française. Il nous a semblé indispensable de la faire connaître aujourd’hui, à une période où la violence entre jeunes nous désarme et remet en cause nos principes même d’éducation et de socialisation. Il s’agira de faire une approche à la fois épique, allégorique et spirituelle.
Epique, parce qu’il s’agit d’une histoire shakespearienne dont la guerre est le moteur. Une histoire où des enfants dits éduqués et civilisés glissent peu à peu dans la sauvagerie, puis la barbarie ; une histoire où la guerre civile s’empare d’une île comme elle le ferait d’un pays, à l’issue d’une lutte acharnée entre Ralph l’orateur et Jack le chasseur, deux personnages tragiques. Ici, la démocratie s’oppose à la tyrannie et l’instinct prime sur le raisonnement et la philosophie.
Allégorique, parce que l’île de Sa Majesté des Mouches s’apparente à nos actuelles cours d’école, à nos cités où, quel que soit leur milieu, tant d’enfants et d’adolescents livrés à eux-mêmes substituent le langage de la violence à celui de l’art et de la raison.
Pour préserver la dimension allégorique nécessaire à la représentation de l’oeuvre sur scène, les enfants sont incarnés par des comédiens adultes ayant tous une forte part d’enfance. Il ne joueront pas les enfants, mais les évoqueront sans forcer le trait.
Spirituelle, voire existentielle, parce que l’enfant porte à la fois une innocence et une violence en lui. C’est un adulte en devenir qui a déjà sa part d’ombre et de lumière. Il est à la fois coupable et innocent. Nous poserons donc la question de la responsabilité, de la conscience de l’autre et de la rédemption.
Dans une scénographie abstraite aux courbes féminines évoquant à la fois la vague géante qui amène les enfants sur l’île et un vaste terrain de jeux rappelant une piste de skate-board se terminant en mur de varappe (et contenant un bac à sable et un bac à eau pour symboliser la plage), les acteurs, dans un jeu très corporel, déploieront leurs talents multiples d’acrobates, chanteurs et danseurs pour cette évocation allégorique, métaphorique et poétique d’un univers d’où ressortiront d’autant plus le drame et la violence de cette oeuvre puissante.
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