Scènes de sciences

• Partager la culture scientifique

Oui, la culture scientifique fait partie de la culture, un point c’est tout. Mon projet est de la partager avec un large public.

Trop nombreux en effet sont celles et ceux (surtout celles, d’ailleurs !) que la science rebute ou qu’elle effraie, ou tout au moins, qui s’en sentent exclus. Ceux-là, qui ne se sentent pas, au fond, légitimes à entendre, à voir, ni surtout à comprendre de la science, n’oseront pas entrer dans les lieux où elle se divulgue au grand public (c’est là, dit-on, qu’elle se « vulgarise », mais qu’y a-t-il de plus noble ?). Je voudrais que tous aient envie de franchir le seuil d’un théâtre de quartier, d’un lieu où l’on se divertit.

C’est sur le plateau de la Reine Blanche, en effet, que les plus grands scientifiques viendront partager avec le public leur émerveillement devant la beauté de la science, leur émotion de la découverte, et la joie, oui, la joie avec laquelle, nous, Scientifiques, faisons notre métier.

• Calendrier

Dimanche 1er février 2015 - L’univers a-t-il jamais commencé... ? - Etienne Klein
D’où vient l’univers ? Et d’où vient même qu’il y ait un univers ? Aura-t-il une fin ? Pourquoi les humains y sont-ils apparus ?
Si ces questions nous obsèdent depuis toujours, celle de l’origine demeure la plus mystérieuse, la plus vertigineuse, d’où la profusion de discours — mythologiques, religieux ou philosophiques — qui tentent d’y répondre. C’est grâce à la science, aux découvertes de Newton, Galilée, Edwin Hubble, Alexandre Friedmann et Georges Lemaître, qu’on peut retracer le grand récit de l’univers, remonter son histoire à 13,7 milliards d’années, jusqu’à cette phase très dense et très chaude qu’on a appelée le big bang. Mais celui-ci n’est pas pour autant, comme on l’a imaginé, cette explosion originelle qui aurait créé tout ce qui existe. Cet instant zéro, peut-on le décrire, le penser, raconter d’où il peut bien provenir ? Et d’où serait venu l’univers d’avant le big bang ? Mystère ! Qu’il y ait eu origine ou pas, on ne part donc jamais de zéro. En parler, c’est parler de quelque chose qui était déjà là. Or, si quelque chose était déjà là, c’est bien qu’on ne parle pas de l’origine de l’univers, mais d’une étape de son histoire. Le début serait-il une question sans fin ?

Dimanche 8 mars 2015 - N’est pas machine qui veut - Alain Prochiantz
Comme on peut le lire dans Le Surmâle d'Alfred Jarry, « l'amour est un acte sans importance, puisqu'on peut le faire indéfiniment ». Version érotique de la course des dix mille milles du même ouvrage qui voit la quintuplette et ses cinq cyclistes l'emporter sur la locomotive à vapeur. Etre une machine, vieux rêve d’un humain réparable qui traverse la philosophie biologique, et renvoie toute théorie du vivant à une théorie de l'information, donc au principe de Carnot.
Mais il ne suffit pas d’être constitué d'atomes pour être une machine, et le vivant, s’il obéit aux lois de la physique en tant qu’objet matériel, demande aussi la construction d’une théorie rendant compte de sa spécificité. Se reproduire, se développer, évoluer, mourir...n’est pas machine qui veut.

Dimanche 12 avril 2015 - Je cherche... - Sébastien Balibar, Michel Alberganti et Margot Segreto
Dans son livre Chercheur au Quotidien (éditions « Raconter la Vie » , Le Seuil, 2014), Sébastien Balibar raconte 7 ans de sa vie de chercheur, comment au fond d'une cave sans lumières ni vibrations, il a cherché quelque chose et trouvé autre chose, comment la satisfaction d'avoir créé quelques connaissances l'a finalement emporté sur le désespoir de ne rien comprendre à la Nature qu'il tentait d'interroger. Après une brève représentation théâtrale de fragments de son livre par la comédienne Margot Segreto, Sébastien Balibar montrera sur scène la « lévitation magnétique d'un supraconducteur » , exemple spectaculaire d'une étonnante propriété de la matière froide. Dans une deuxième partie, le journaliste Michel Alberganti (France Culture) animera un débat avec le public et Sébastien Balibar sur la réalité quotidienne du métier de chercheur aujourd'hui.

Dimanche 17 mai 2015 - Casser en s’amusant - Matteo Ciccotti, Laurent Ponson et Elisabeth Bouchaud
Comment les choses se cassent-elles ? Pourquoi le verre et la craie se brisent-ils tout net alors qu’un métal se déforme parfois considérablement avant de se briser ? Pourquoi peut-on marcher sur certains liquides si l’on court assez vite ?
A travers des expériences simples et ludiques, et en forte interaction avec le public, nos trois « casseurs » tenteront de répondre simplement à ces questions. De Popeye et sa force légendaire au conte des trois petits cochons, ils nous raconteront en histoires la mécanique des matériaux, et des structures qu’on fabrique avec.

Dimanche 31 mail 2015 - Forme, texture, matière, quand physique et art se rencontrent - Céline Nadal et Ludovic Pauchard
Chaque jour, près de 20000 personnes viennent admirer la Joconde. Son sourire et son regard énigmatiques n'ont cessé d'intriguer. Mais qui s'intéresse aux rides de cette vieille dame ? Les craquelures de la couche picturale sont des témoins précieux de l'histoire du tableau. Quelle technique l'artiste a-t-il utilisé pour peindre la toile ? Quelles épreuves le tableau a-t-il traversées au cours des siècles ? Le physicien peut apporter des éléments de réponse à ces questions en analysant les craquelures. Pour comprendre comment elles se forment, il expérimente, il étudie les propriétés de la matière et reproduit en laboratoire les gestes de l'artiste. Recherche artistique et recherche scientifique se rejoignent, elles se répondent en écho. Alors, pourquoi ne pas aller plus loin, jusqu'à mêler véritablement art et science ? Des artistes et des physiciens ont tenté cette expérience originale de se rencontrer pour imaginer ensemble des oeuvres d'art s'inspirant de phénomènes physiques, les recréant ou s'appuyant sur eux pour dompter la matière, solide ou fluide, pour la sculpter et la modeler de façon surprenante et poétique.

Dimanche 21 juin 2015 - Les inventions qui ont presque marché - Yves Bréchet et Naïs Coq
Le scientifique cherche à « comprendre pour comprendre », l’ingénieur cherche à « comprendre pour faire ». Dans les deux cas, l’histoire tend à ne retenir que les succès et à rejeter les échecs dans l’ombre. C’est particulièrement vrai de l’histoire des technologies pour lesquelles le juge de paix est la réussite pratique. Pourtant nombre de ces « tentatives presque réussies» témoignent à la fois de l’enthousiasme des ingénieurs de leur ingéniosité, et souvent aussi de leur capacité à apprendre de leurs erreurs…Elles nous rappellent aussi opportunément que l’intérêt porté à un objectif n’est pas le garant du succès ! Cette matinée proposera une promenade historique entre inventions impossibles qui n’avaient aucune chance de marcher, celles qui ont presque marché à un détail près, et celles qui ont conduit à des catastrophes majeures…mais instructives. Bateaux, voitures, avions, ponts, objets ménagers divers nous offrent une foule d’exemples plus ou moins loufoques qui, à défaut de rendre la vie des humains plus confortable, l’on rendue plus pittoresque.