Songhoy Blues + Samba Touré (Banlieues bleues)

Pierrefitte-sur-Seine (93)
le 27 mars 2015
2 heures avec entracte

Songhoy Blues + Samba Touré (Banlieues bleues)

Nouveauté du moment, les quatre Maliens de Songhoy Blues mélangent leur blues sahélien avec une pincée d’indie rock à la musique africaine de toujours, Timbuktu style. Le chanteur guitariste malien Samba Touré a réussi à conjuguer le blues sahélien aux orientations plus groove. Hypnotique
  • Songhoy Blues

Nouveauté du moment, ces quatre Maliens mélangent leur blues sahélien avec une pincée d’indie rock à la musique africaine de toujours, Timbuktu style.

Depuis une dizaine d’années, Damon Albarn a établi une réelle connexion entre l’Angleterre et l’Afrique de l’Ouest francophone. Tout particulièrement au Mali, où il s’est illustré par de nombreuses collaborations et productions de son disque Mali Music à la tournée Africa Express. C’est ainsi que le chanteur de Blur et de Gorillaz, accompagné de Brian Eno ou encore Nick Zimmer, retournait pendant quelques semaines d’octobre 2013 à Bamako, pour enregistrer une série de sessions, intitulée Maison des Jeunes, révélant la nouvelle scène locale. En ouverture du disque, lachanson « Soubour » (« Patience ») sonne comme un hit.

Elle révèle Songhboy Blues, quatre maliens originaires de Tombouctou et Gao. Un groupe né au moment même où le Nord Mali était soumis à la répression des groupes « djihadistes », comme une salutaire réaction aux réactionnaires.

Du coup, ils publient dans la foulée leur premier album, avec aux manettes Nick Zinner (guitariste des Yeah Yeah Yeah). Le chanteur Aliou Touré, le guitariste Oumar Touré, le bassiste Garba Touré (aucun lien de parenté entre eux) et le batteur Nathaniel Dembélé ouvrent leur album avec le désormais classique “Soubour”. Il donne le ton : plutôt rock garage, avec partout les réminiscences mandingues qui affleurent. Sans jamais oublier cette parenté sahélienne avec le blues sudiste, comme sur les lancinantes ballades. Simplement, les jeunes Maliens sont des musiciens de la génération 2.0, branchés par le hip-hop et l’e r’b, tout comme les classiques du rock et du blues, mais aussi dans les musiques traditionnelles, les chants et les danses Songhaï. Et bien sûr sous l’aura du pilier Ali Farka Touré. « Nous ne nous contentons pas de suivre la modernité ; nous sondons notre culture ancienne. Nous regardons, nous écoutons, nous cherchons au fond des choses. C’est ce qui nous donne de la force. », ont-ils confié au journaliste Andy Morgan, grand expert des affaires maliennes.

« D’une sensualité urbaine, leurs chansons doivent aussi beaucoup au takamba, autre style nord-malien à la fluidité hypnotique. » Stéphane Davet, Le Monde, 25 mars 2015

  • Samba Touré

« Le danger, c’est la désunion, l’injustice et l’impunité contre les criminels, la corruption, les actes de vengeance gratuits, les risques kamikazes de plus en plus grands... Il était difficile d’aborder tous ces sujets dans un même texte, et les mots ne suffisent pas toujours à dire un sentiment profond. La musique seule peut parfois essayer d’y parvenir. » Au micro de RFI, Samba Touré résumait le climat qui imprégnait son précédent album, Albala (Danger).

Voici deux ans, le guitariste songhaï réagissait à la guerre que connaissait son pays en signant un recueil, sombre et sobre. Le voilà de retour, sur le même label, avec un enregistrement plus « joyeux », mais tout aussi spirituel. Celui qui a débuté en tant que chanteur dans le groupe multi-ethnique Farafina Lolo, a été un disciple du guitariste polyglotte Ali Farka Touré avant de s’imposer sous son nom, dix ans plus tard, y poursuit ce qui fonde son identité artistique : ses compositions se nourrissent de la diversité sonore du Mali, tout comme ses mots (peul, soninké, bambara, songhaï) traduisent ce goût pour les autres, cultivé de longue date.

Toujours investi sur le terrain sociétal, Samba Touré prouve encore une fois à ceux qui pouvaient encore en douter qu’il est bien plus qu’un énième disciple d’Ali Farka. Si l’aîné demeure une source intarissable, si la culture songhaï reste le socle, on perçoit d’autres influences dans sa musique. Un groove éclectique, qui rappelle les rythmes poisseux de La Nouvelle-Orléans, des éclairs de rock, une transe aux limites des abstractions électroniques comme sur le terrible « Wo Yendé Alakar »... Quoi de plus normal puisque Samba Touré confie s’être inspiré de Gainsbourg, Bo Diddley et même Tom Petty, pour cet album qui offre une dimension « pop » à la grande tradition sahélienne.

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Informations pratiques

Maison du Peuple

12, boulevard Pasteur 93380 Pierrefitte-sur-Seine

Spectacle terminé depuis le vendredi 27 mars 2015

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