En anglais surtitré en français.
Les comédies musicales ont toujours prospéré en temps de crise : elles étaient le refuge des victimes du krach boursier de 1929 et ont pris leur plein essor au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Alors que notre époque est marquée par le réchauffement climatique, les restrictions budgétaires et que l’Occident est obsédé par son propre déclin, Yan Duyvendak monte sa propre comédie musicale, avec des chanteurs et danseurs de Broadway, accompagné par le chorégraphe Olivier Dubois et une trentaine de danseurs, l’écrivain Christophe Fiat et le compositeur Andrea Cera.
Sound of Music est une comédie satirique sur notre époque, où les chansons inspirées des titres de l’actualité sont accompagnées par des mélodies sirupeuses, des chorégraphies envoûtantes et un décor rutilant, digne des plus grands classiques du genre. Tandis que les textes gravitent autour de problématiques contemporaines, le spectacle scénique bat son plein et festoie de tous ces feux. C’est sur ce paradoxe que repose la création de Yan Duyvendak, habité par le désir de « travailler l’angoisse existentielle que la comédie musicale est censée apaiser ».
Embarqués dans un monde à l’enchantement douceâtre, les spectateurs sont comme les passagers du Titanic qui entendaient l’orchestre jouer, alors que le bateau commençait à couler. Tout en versant résolument dans le kitsch, le plaisir facile et le divertissement spectaculaire, Sound of Music éclaire avec joie et perspicacité l’aveuglement de la comédie du monde.
Marion Siéfert
« Olivier Dubois, (...) invité à chorégraphier la pièce a créé de magnifiques évolutions de groupe, transposant au sol des mouvements des bras et jambes en une magnifique ligne rythmée, ou des rencontres aériennes à la fois hasardeuses et réglées. (....) L’intelligence du spectacle, ce qui le rend à la fois supportable et insupportable est cette combinaison de glamour, paillettes et séduction avec la tristesse et la sobriété du propos. Dénudé, ce dernier ferait fuir. Travesti et maquillé il saisit le spectateur à la gorge. » Ildiko Dao, Inferno, 9 septembre 2015
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