C'est à un véritable « concert Beethovenien » que nous convie Jean-Christophe Spinosi, dans la mémoire de ces représentations fleuves que Beethoven organisa à Vienne : le 22 décembre 1808, il donna en création ses symphonies n° 5 et 6, mais aussi son quatrième concerto pour piano, et de nombreuses autres œuvres, pour une durée de près de quatre heures de musique ! Pour cet hommage au Beethoven le plus inventif et le plus fascinant, seront donc réunies les deux symphonies composées et créées simultanément par Beethoven, deux œuvres révolutionnaires et pourtant si dissemblables.
D'abord la Symphonie n°5, véritable manifeste d'une écriture nouvelle, s'affranchissant de toute mesure pour entrer dans un univers de vitesse, de furie, de grandiose éloquence, de virtuosité orchestrale : il faudra attendre un siècle et le Sacre du Printemps pour retrouver pareil choc ! Haydn et Mozart sont soudain relégués au siècle passé, voici les coups frappés par le destin, et une irrésistible marche vers la gloire : la modernité du romantisme et le génie beethovenien éclatent en une symphonie d'une nouveauté telle que son effet est toujours saisissant.
Tranchant radicalement, c'est maintenant la Symphonie Pastorale : l'homme s'abandonne à la nature, dans un souvenir de promenade en pleine campagne, où les sonorités des animaux, le vent, la foudre et les danses paysannes viennent peupler un moment de musique picturale et descriptive, d'une infinie beauté par moments, dans un déchaînement des éléments à d'autres.
Mais en même temps, Beethoven composait aussi un troisième chef d'œuvre, son dernier concerto pour piano, surnommé «L'Empereur » : certes pas un hommage à Napoléon, qui bombardait Vienne à cette époque, et à qui Beethoven reprochait d'être devenu un tyran sanguinaire, mais bien un titre disant le caractère de l'œuvre, véritablement impériale, et qui s'est elle aussi imposée à la postérité !
Pour ce concert de feux d'artifice, Jean-Christophe Spinosi galvanise ses musiciens et le pétulant soliste Simon Ghraichy : Washington, New-York, Berlin et Paris acclament ce jeune pianiste français, qui rendra justice au plus splendide concerto de Beethoven avec la fougue qui le caractérise.
Château de Versailles, Place d'Armes 78000 Versailles
Entrée par la Grille d’Honneur. L'accès aux salles se fait par la Cour d'Honneur Porte B.
Voiture : Par l’autoroute A13 et A86, sortie Versailles Château.