The Best and the Worst of Us commence sous le signe du jeu, dans un espace où les règles ne sont jamais fixées d'avance, où tout s'invente au fur et à mesure. Cinq danseurs se rencontrent sur scène : pris d'un grand élan collectif, sans que l'on puisse repérer d'où vient l'impulsion, ils commencent à se suivre, à s'imiter, à accompagner les mouvements les uns des autres. Très vite, ce mouvement harmonieux, cette "dynamique de groupe" placée sous le signe de la bonne humeur se met à chanceler. Apparaissent des gestes trahissant un désir singulier, des rythmes divergents, des impulsions perturbatrices, des volontés de contrôle.
Pour aborder les mécanismes de création collective, la bande de Simone Aughterlony provoque un jaillissement de questions sans réponse, nous obligeant à interroger ce qui se déroule au sein de leur groupe : par où passent les décisions, comment circulent les énergies ? Est-ce une meute ? Une ronde d'enfants ? Une nuée d'oiseaux ? Sont-ils tous retombés en enfance ou est-ce un nouveau type de phénomène social ?
Les réponses ont plutôt pour effet de creuser les ambiguïtés, d'accentuer les décalages, les avis discordants, de jouer avec nos propres projections, nos idées reçues. Luttes de pouvoir, moments d'euphorie, d'utopie, souvenirs partagés, rêves de solitude se succèdent. Mais où est le vrai, où est le faux ? Associant anecdotes réelles, histoires volées, commentaires ironiques, Simone Aughterlony poursuit sa réflexion sur l'écart entre mouvement et discours – ce qu'on voit, ce qu'on fait, ce qu'on analyse, du dedans comme du dehors.
Au milieu d'un décor qui – à l'image du groupe lui-même ne cesse de se métamorphoser, les danseurs passent sans transition d'un genre à un autre, du ballet à l'acrobatie, au cirque, à la chanson, de l'auto-critique à la fête. Mélangeant les règles, les pratiques – comportements animaux, jeux, mythologies collectives – ils nous présentent un joyeux exercice de folie contrôlée, qui met en lumière la complexité des rouages sociaux.
Gilles Amalvi
9, bd Lénine 93000 Bobigny
Voiture : A3 (Porte de Bagnolet) ou A1 (Roissy) ou RN3 (Porte de Pantin) sortie Bobigny / centre-ville ou A86 sorties N° 14 Bobigny /Drancy.
Parking à proximité (un parking gratuit dans le centre commercial Bobigny 2 est accessible les soirs de représentation)