Tiamat
Aufgeräumtes Herz (le coeur en ordre)
Rouge/Sang
Suivre l'onde musicale de la mer ; penser à l'incessante pulsation, au retour puissant de la vague, suspendre aussi le geste sur la crête, respirer les embruns. Une danse du large.
« Tiamat signifie « La mer » en langue sumérienne (en référence aux cosmologies babyloniennes). Échapper au manichéisme, absorber les chocs, donner naissance à une danse en quête d’apaisement et de contemplation, d’hydratation et de fluidité. La proposition musicale de Jean-Louis Clot est un écho poétique contemporain à La mer de Claude Debussy. La musique électro-acoustique est ici comme un filtre d’écoute, qui nous prépare à entendre La mer d’une toute autre manière. Ce solo lance un champ d’expérience qui sera prolongé par huit corps, huit ondes sensibles traversées par la musique de Claude Debussy. »
Chorégraphie et interprétation Delphine Gaud
Compagnie La Trisande
Métamorphose en trois actes, du discours un peu ridicule sur l'art à la réalisation intérieure de la sensation. La parcours sans concession parfois drôle de l'artiste d'aujourd'hui.
« Issu d'une longue gestation (dix-huit mois), Aufgeräumtes herz tourne obsessionnellement autour de la notion de représentation. Ce sujet s’est imposé à moi par l'intérêt que je porte à la peinture et au travail spécifique du peintre Laurent Dubé. La peinture telle qu'elle existe et telle qu'elle est faite. Je suis amenée à sonder la notion d'image. Au fur et à mesure de mon avancée dans le travail, les questions suivantes se font jour : Qu'est-ce qu'une image ? Qu'est-ce qui fait image ? Qu'est-ce qu'il est donné à voir ? Que regarde-t-on ? Qui regarde qui ?
La représentation que l'on se fait des choses est image. La représentation que l'on se fait de soi-même et de l'autre est imagée. L'image est morte. Mais le processus de génération de l'image est vivant. Pour moi, l’image est ce qu'il y a de plus subjectif. Elle est à la fois porteuse d'universalité et d'interprétation.
A partir de là, j'ai choisi d'adopter le principe formel du triptyque. Schéma idéal pour « exposition-rupture-variation ». Chaque séquence devient physiquement la mise à plat intellectuelle d'une vision « archétypale » que l'on se fait de la représentation (ici : langage textuel, langage corporel, sublimation par la danse).
Voici donc comment j'ai choisi d'articuler cette pièce :
- Première partie : un texte est au centre de l'action. C'est un monologue sous forme d'un discours décalé faisant allusion au marché de l'art, à la profession de peintre et au statut même de l'artiste. Un personnage se donne le droit de passer du coq à l'âne pour mieux se moquer du « grand-petit » monde des arts plastiques ; pérorant jusqu'à l'ennui. Le mot est pollué, la parole dérangée, l'image heurtée pour créer la frustration de ne jamais toucher à l'intime.
- Après la parole, premier signe émis (d'ordre sémantique) pour entrer en contact avec autrui. Vient une séquence où le corps devient à son tour outil d'argumentation. Il s'agit là encore du phénomène tout à fait humain de vouloir plaire et séduire. Se manifester à tout prix à travers un « trop-plein ». Tout comme « l'obstinato » du béat de la musique techno. Le corps se courbe, se tortille, se tend, se ramasse, se déhanche et déborde pour se faire entendre dans une débauche gesticulatoire.
- Dans le dernier tableau, on quitte la tentative désespérée et maladroite de vouloir (se) montrer. La notion de représentation cède à la tentation d'être. Une sorte de personnification a lieu où la bouche, les yeux, les traits, bref l'expression affective se met dans l'ombre. L'individu se place en retrait, se détourne de la frontalité au prix de l'existence du corps. Corps que l'on peut considérer en tant que squelette, muscles, enveloppe charnelle, siège des émotions, vecteur d’énergie dans l’espace, catalyseur du bas et du haut, reliant les alentours avec le centre.
On aura ainsi tenté la quête du dedans. »
Claudia Gradinger
Chorégraphie et interprétation de Claudia Gradinger
Texte :
Andrea Sitter
et Claudia Gradinger
Compagnie Les princes de rien
Peinture :
Laurent Dubé
Lumières :
David Edline
Musique :
The Juliaset
Gorecki
Parce qu'il faut aussi laisser le temps au travail d'émerger, on ne peut aujourd'hui tenter de dire ce qui se prépare. Gageons que Rachel Matéis fidèle à sa savoureuse composition nous offre un bel et bon dessert.
« Rouge : adj. Qui a la couleur du sang, du feu. N.m. L’une des couleurs fondamentales de la lumière. Température à laquelle les corps, devenus incandescents, émettent cette couleur.
Sang : N.m. Liquide rouge qui circule dans les veines et dans les artères, il transporte les éléments nutritifs et les déchets de toutes les cellules de l’organisme.
Rencontre du théâtre et de la danse pour évoquer le rouge.
Le rouge ou l’expression de nos violentes et vibrantes émotions.
Le rouge et son corollaire le sang.
Paroles et gestes de femmes au moment où le liquide familier de l’intime vire à l’inquiétante étrangeté, assombrissant de rouge leur identité. »
Conception :
Rachel Matéis et Vincent Dussart
Compagnie Josefa et compagnie de l’Arcade
Texte Athaliennes : Bernard Souviraa
Composition musicale et bande son :
Jean-Yves Gratius et Jean-Christophe Marq
Voix :
Géraldine Keller
Scénographie :
Charlie Jeffery
Lumières :
Jérôme Bertin
Avec :
Virginie Deville,
Rachel Matéis,
Anne de Rocquigny,
Sophie Torresi
Et les musiciens (en alternance)
Jean-Yves Gratius et Jean-Christophe Marq
16, rue Georgette Agutte 75018 Paris