Au salon d'Hercule.
Contrepoint du fastueux Ballet royal de la Nuit de 1653, ce programme mêle violes, flûtes et luths aux chanteurs pour récréer, dans une atmosphère plus intimiste, tout l’univers de la Nuit : depuis la tombée du jour, aux monstruosités cauchemardesques pour aboutir au lever de l’Aurore, métaphore du Printemps et des amours nouvelles.
Parmi les grands maître de musique de la cour de France au XVIIe siècle, Antoine Boesset est probablement la personnalité musicale qui aura suscité le plus d’enthousiasme et de passion : ses airs sont imprimés en nombre, adaptés (voix et luth ou en polyphonie), apparaissent pour certains dans les grands ballets royaux depuis la fin des années 1610 jusque bien après sa mort en 1643. On trouve également de nombreuses parodies spirituelles de ses airs : face au succès public de ses belles mélodies, le clergé, soucieux de ramener les fidèles vers des passions moins profanes, en adaptent la prosodie pour y apposer de nouvelles paroles. On retrouve souvent les mêmes images, les mêmes évocations mais le sujet d’adoration n’est plus la jeune et fraîche bergère mais le Tout-Puissant Seigneur.
Ce programme révèle ainsi davantage l’envers du Carnaval : les mêmes airs, les musiques qui résonnaient dans les grands spectacles de fin d’hiver à la cour du Louvre se retrouvent ainsi dans l’intimité des salons et des oratoires pour des cérémonies plus intimes mais dont l’intensité et la passion demeurent un feu ardent qui brûle au milieu de toutes les nuits.
Airs de cour et de ballets de Antoine Boesset, François de Chancy, Jacques Champion de Chambonnières, Pierre Guédron, Étienne Moulinié, François Couperin et Louis Constantin.
Par l'ensemble Correspondances sous la direction de Sébastien Daucé.
Château de Versailles, Place d'Armes 78000 Versailles
Entrée par la Grille d’Honneur. L'accès aux salles se fait par la Cour d'Honneur Porte B.
Voiture : Par l’autoroute A13 et A86, sortie Versailles Château.