Trahisons

La plupart du temps nous n’exprimons rien, nous ne laissons rien paraître, nous nous défilons, nous sommes évasifs, méfiants, peu coopératifs. C’est de ces caractéristiques que surgit un langage où, derrière ce qu’on dit, c’est autre chose qu’on exprime. » Harold Pinter

• Un regard féroce sur les relations amoureuses

Jerry, agent littéraire, a été l’amant d’Emma Downs, la femme de son meilleur ami Robert, un éditeur à succès. Deux ans après leur rupture, Jerry et Emma se revoient seuls. Emma apprend à Jerry qu’elle a révélé leur liaison à son mari... Au-delà du triangle amoureux, parsemé de trahisons conjugales et amicales, Harold Pinter nous offre un regard féroce sur les relations amoureuses. Bien plus qu’un vaudeville, une tragédie bourgeoise profonde et déroutante.

• Note du metteur en scène

"L’extraordinaire impression que j’ai ressentie face à Trahisons, c’est de me voir me débattre dans une situation que j’avais déjà plus ou moins connue ou que j’avais de fortes chances de connaître un jour. Quelle que soit notre position : légitime, illégitime ou simple témoin d’une trahison, nous savons ce que se dépêtrer dans nos désirs de changements, nos attirances, nos ruptures, nos contradictions, signifie. Oui nous sommes tentés « d’aller voir ailleurs». Mais jusqu’où peut-on ou veut-on aller ? Sommes-nous prêts à condamner et quitter une vie qui a encore malgré tout des fondements solides, à « plaquer » facilement un conjoint pour en rejoindre un autre, à admettre et à reconnaître la trahison d’un ami ? Et à s’en accommoder ?

Harold Pinter montre magnifiquement comment nous nous bagarrons et naviguons, souvent avec lâcheté, détours, habilité et parfois avec fulgurance, dans les méandres de nos sentiments."

Serge Onteniente

• La presse

"Le spectacle fait (...) moins entendre l'infidélité et la trahison que l'impermanence du désir, ses intermittences, sa circulation volatile. Les trois comédiens (...) sont précis et souvent drôles. Ainsi montée, la pièce a retrouvé une fraîcheur et parle bien de l'amour aujourd'hui." Télérama sortir, TT, semaine du 14 avril 2010

"[...] huis clos sous haute tension. [...] Laetitia de Fombelle est subtile [...] Philippe Hérisson [...] sensible et fragile. Enfin, Philippe de La Villardière ajuste sa partition, discrète et sobre." Nathalie Simon, Le Figaro

"Qui trompe, qui cache, qui croit protéger, qui bluffe dans ce jeu de dupes où les masques opaques de la décence et les habitudes formatées servent d’armes et d’armures ? A ce jeu, Philippe Hérisson et Philippe de la Villardière convainquent avec élégance et précision et il faut notamment saluer le naturel dont fait preuve l’interprète de Robert, encore novice mais déjà prometteur. Mais chapeau bas entre tous à Laetitia de Fombelle ! (...) Laetitia de Fombelle est une comédienne subtile et nuancée, à la fibre généreuse qui sait faire ce qui est si difficile au théâtre : transformer un personnage en une personne. Exactement ce à quoi s’emploie Pinter dans cette pièce, en arrachant les masques pour montrer les visages." Catherine Robert, Au poulailler