Trésor public

Paris 11e
du 13 novembre au 2 décembre 2000

Trésor public

CLASSIQUE Terminé

Après "LA Transhumance des Riens" et son manège déjanté, Denis Chabroullet et sa bande reviennent nous tricoter une de leur surprenante allégorie apocalyptique sur notre fin de siècle.

Présentation
Pour en finir avec cette fin de siècle
La musique
Les acteurs
La presse
Une histoire de la compagnie

 

Présentation

Après "LA Transhumance des Riens" et son manège déjanté, Denis Chabroullet et sa bande reviennent nous tricoter une de leur surprenante allégorie apocalyptique sur notre fin de siècle.

Ambiance : un gargantuesque poilu de 14 envahi un vertigineux espace de sa chair endormie. Explosion des airs, parachutage phénoménale, les nantis éructent élégamment sur le corps meurtri du héros de la Grande Guerre.

Bas, plus bas dans les entrailles de cette terre bleue horizon, les riens travaillent dans des galeries parcourues de rails, de wagonnets et de grues sur des sons toniques et lobotomiques. Dans son tutu, planant bien au-delà des consciences, l’étoile maintient le fil contradictoire qui aliène ces deux univers.

Mais de part et d’autre des entrailles du poilu, la tension monte, le mouvement s’organise dans une transe frénétique, un métal hurlant. Tous les corps révèlent leur désir de vaincre, de grimper hors champ, bien au-delà de l’horizon. Ca pulse, ça transpire, ça jouit. Et notre mémoire cachée s’agrandit lentement sur cette machination héroïque, dans une sensation de voltige jubilatoire, de jeu de massacre.

Une sarabande joyeuse et infernale sur les stigmates animales du capitalisme en rut. Cartésiens s’abstenir...

Pour en finir avec cette fin de siècle

Après " La Transhumance des Riens " - créée en 1997 - qu’on pourrait sous titrer comme l’Apocalypse des paumés, Denis Chabroullet et le Théâtre de la Mezzanine attaquent l’ascension des sommets irréels, terminaux surréalistes de la course effrénée au grand Capital.

TRESOR PUBLIC clôt le cycle de créations que le Théâtre de la Mezzanine a consacré à notre fin de siècle. Au fil de ses spectacles, la compagnie dévoile un monde où le temps et l’espace n’ont plus d’empreintes : Denis Chabroullet, se délecte à faire basculer notre mémoire cachée vers des jeux de constructions insensés.

Notre plaisir est sans cesse ré-aiguisé, le temps s’allonge et les images naissent dans des univers de gravité ou de légèreté, sans que l’on sache à quel moment notre vertige cessera.

Avec TRESOR PUBLIC, Denis Chabroullet va fouiller encore plus profondément en lui-même, dans ce capharnaüm intime qui nous est étrangement familier, parce qu’à notre encontre, il a le courage de s’y perdre et d’y faire de mauvaises rencontres : ce courage que nous avons souvent perdu, à force de souscrire des assurances vie, de revendiquer le risque zéro, de rêver dans les critères des agences spécialisées.

Ici, l’imaginaire est face à l’infini, à l’imparfait, à l’inconnu. Les personnages reviennent à nous, des images se déploient tandis que d’autres s’estompent, des accents aigus s’affirment tandis que d’autres prennent une légèreté déconcertante. Notre espace de rêveries s’agrandit lentement, dans une sensation de plaisir délectable, alors que la machinerie qui avait fait voltiger une minute plus tôt notre imaginaire, dévoile ses dessous intimes, dans un rire cristallin et indécent.

Oui, cette Odyssée apocalyptique est bien un trésor public : une humanité de chair et de pensées. Une lutte jubilatoire, en forme de jeu de massacre qui nous fait retrouver le sens, sur une terre bleue comme un poilu de la Grande Guerre.

La musique

La musique (composée par Roselyne Bonnet des Tuves) est au centre de la construction dramatique du théâtre sans parole. Elle apparaît comme un fil tendu entre les éléments les plus insolites, les plus dissemblables qui composent l'univers scénique. Elle propose une unité émotionnelle. Par principe, elle cherche à se frayer un passage sans être remarquée, car le son est sans doute antérieure à l'image.

En fait c'est nous qui la remarquons, mais on peut dire qu'elle était là avant nous. Elle alimente l'âme et le corps des acteurs comme une pompe cardiaque, mais en même temps, elle laisse la place au " non-dit ". Elle tente de ne jamais illustrer l'émotion mais d’en donner simplement une tonalité. Dans ce Trésor Public, la musique n'a jamais été aussi présente, aussi violente.

Sans doute inspirée par les multiples bruits naturels que font toutes ces machines sur les rails, très certainement parce qu'elle accompagne le martèlement des pieds, les jambes qui s'entrechoquent, les âmes qui se perdent en hurlant souvent, en riant parfois, la musique puise ses sonorités bigarrées dans les recoins émotionnels du présent et du passé.

Les acteurs

Ma réflexion sur le théâtre sans parole me pousse à une remise en question du statut de l’acteur. Dans ma construction des espaces scéniques, je tente toujours une mise en danger physique de l’acteur. S’il y a danger, il n’est aucunement question de réelle mise en péril ou d’inconscience de ma part. Mettre un acteur en déséquilibre physique, c’est une façon de le provoquer dans sa construction du personnage. Car il n’est pas question de construction traditionnelle, de psychologie : ces " personnages " sont plutôt des émanations charnelles et combatives de l’homme ou de la femme. Ils traduisent dans un langage naturel, " humain ", les sensations contradictoires que nous pouvons avoir les uns ou les autres, en réaction à notre environnement sensoriel.

Les acteurs comme je les aime, sont toujours réactifs au monde qui les entoure - et donc à la machine à jouer dramatique - ils jouent de leur corps et de leur âme dans un combat perpétuel pour exister. Avec des silhouettes asexuées, des tutus, des talons aiguilles, ils ont à travailler dans tous les espaces, en suspension, en traction, en rebond. De bas en haut comme de haut en bas, de gauche à droite, les espaces sont tous des invitations à faire danser le corps. "

La presse

"Denis Chabroullet et sa bande sont en train de nous tricoter un univers hautement personnel, quelque part entre Buster Keaton et Henri Michaux, avec une certaine recherche plastico-théâtrale, qui a rarement porté d'aussi beaux fruits. Denis Chabroullet est de cette sorte de poète dont on sait déjà, qu'un jour, on aimera à revisiter l'œuvre, du début à la fin, avec un léger sentiment de vertige." France Culture

"L'esthétique et l'univers plastique du Théâtre de la Mezzanine sont une œuvre en soi. Avec son âme bricoleuse et poétiquement tordue, Denis Chabroullet inflige une belle dérouillée au genre muet. L'imaginaire se balade, trouve ses fils conducteurs, se retrouve chavirée à force de tournis.. On pense à Géricault, à Delacroix, pas moins... Denis Chabroullet est un poète, du désastre." Les Inrockuptibles

"En ces temps où le Théâtre semble désespérément chercher un vrai public, cette Transhumance apporte, l'espace de 90' des éclairs d'une grande beauté plastique, aussi beau que les belles séquences du Wilson d'autrefois..." Cassandre

Une histoire de la compagnie

La compagnie est née en 1979.
Co-direction : Roselyne Bonnet des Tuves/Denis Chabroullet/Sophie Charvet et Cécile Maquet
Equipe artistique et technique : Denis Chabroullet (direction artistique) Cécile Maquet (assistante) Roselyne Bonnet des Tuves (compositrice) François Gourgues : Démis Boussu (constructeurs) Sandy Albertelli (Comédienne/costumes) Franck Rondepierre (Lumières) et Eric Pottier (Son)
Courroie de transmission : Sophie Charvet

Repérage rapides

1979/1981 La Compagnie est accueillie à la maison des jeunes de Corbeil, où elle pratique la régularité des représentations (une fois par semaine), en échange d'une salle pour travailler, et d'un important travail auprès des publics : animations, sensibilisations dans les lycées, collèges. A cette époque on ne parle pas de "Résidence", mais ce type d'échange est assez répandu entre les jeunes compagnies, qui comme nous, doivent créer leur public, et les structures culturelles qui ont l'intelligence de s'associer à des artistes-militants qui agrandissent, par leurs activités et leur dynamisme, le champ du public.

1981/1990 La Compagnie est invitée par la municipalité de Savigny le Temple (ville nouvelle de Sénart) à s’implanter et développer des activités de créations et d’animations sur son territoire (signature d’une convention). La compagnie se développe rapidement sur toute la ville nouvelle, puis sur le département : elle dispose irrégulièrement d'une salle de répétition et d'une manière permanente d'un atelier de construction de décor pour ses spectacles et ceux des laboratoires amateurs. Les créations de la compagnie s’axent de plus en plus sur une relecture du monde contemporain, avec des formes scénographiques de plus en plus en décalage avec les formes conventionnelles.. La Compagnie s’aventure aussi vers le Théâtre Jeune Public, et crée un festival avec les structures culturelles de la ville, les Semaines du conte et du Théâtre pour l’Enfance, qui en dix années obtiendra un vrai succès. A ce moment de son existence, la compagnie a créé 12 spectacles et, une quinzaine d'autres avec ses laboratoires amateurs.

1990/1993 Rupture de la convention qui liait la Compagnie et la Municipalité de Savigny le Temple. Mobilisation du public, d’artistes, et du Ministère de la Culture pour soutenir la Compagnie. Conflit long et assez violent. Grâce à la mobilisation du public, la Compagnie garde l’accès à une grange où elle peut dorénavant entreposer et créer sur le territoire communal. Mais la Compagnie n’a plus aucune relation avec la municipalité.

Artistiquement, c’est la période où la Mezzanine trouve son outil de création (le Théâtre sans parole) et commence le cycle des Chiens : Temps de Chien, Les Chiens de la Mer et Chiens de Faïence.

En 1991, le premier volet de la trilogie est en préparation et la Compagnie part un mois et demi en Suisse. C'est le début d'une collaboration avec les Kulturteater de Bienne - en plein territoire trilingue - qui se concrétise ici par une "Résidence" pour la création de Temps de Chien : salle de répétition, animations et rencontres avec les étudiants et lycéens, représentations : les Kulturteater participent à la production et à la promotion du spectacle.

C’est la période aussi où l’institution (Ministère et Conseil Général) décide de soutenir le travail de la Compagnie d’une façon plus conséquente qu’elle ne le faisait auparavant.

La Compagnie entre en commission à la DRAC.

1993/1995 Pour palier aux difficultés matérielles liées à notre rupture avec la Municipalité de Savigny, et surtout pour ne pas perdre le potentiel de public fidélisé pendant ces longues années d’implantation, la Compagnie - en collaboration avec le Conseil Général de Seine et Marne et la Direction Régionale aux Affaires Culturelles Ile de France - va pratiquer une nouvelle forme de résidence sur deux communes proches l’une de l’autre, en Seine et Marne (Villeparisis et Thorigny) sur une période de 3 ans. Objectif, créer et fidéliser un public autour des deux structures culturelles et, favoriser la circulation des publics de l'une à l'autre. Ces deux résidences sont orchestrées sur un cycle de trois années, au cours desquelles nous créons les deux autres spectacles de la trilogie Nom d'un Chien.

Nous commençons aussi à créer des évènements originaux avec le public : déballages de décor de nos spectacles en création, (Mise à l’eau du Chalutier monumentale de Les Chiens de la Mer à Villeparisis et Dévoilage du cadre gigantesque de Chiens de Faïence à Thorigny ou Carte Blanche : ces évènements dans lesquels nous faisons se rencontrer des publics divers, et intervenir des amateurs, sont de réels moments de convivialité partagée.

Depuis 95 La Compagnie termine sa résidence en 1995. Nos partenaires institutionnels et nous mêmes, décidons de réfléchir à cette idée de transformer la grange de Savigny le Temple en Fabrique de Théâtre Contemporain pour permettre à la Compagnie de développer ses activités festives vers le public, à partir d’un vrai lieu de chantier théâtral monumental

L’étude de ce projet est confié à Philippe Foulquié (Directeur du Théâtre Massalia à Marseille et principal générateur du Système Friche Théâtre "La Belle de Mai") par nos deux partenaires institutionnels.

L’étude met deux ans à être rédigée, le projet étant complexe et le terrain politique peu favorable.

Parallèlement, nous décidons de mettre en activités cette fabrique sans en avoir les locaux, et de palier à ce manque en venant s’installer chez d’autres.

Ainsi nous amenons notre énorme chantier et à partir de nos créations, nous sortons les outils nécessaires. La Compagnie signe une convention de trois ans avec la DRAC, pour la poursuite de ses activités.

Ainsi, pour la création de La TraNshuMaNce des RiENs, nous nous installons pour un mois dans le gymnase de l’IUFM de Melun (Institut Universitaire de Formation des Maîtres). Nous installons notre décor gigantesque, et subrepticement, nous commençons à nous immiscer dans la vie de l’établissement : exposition de nos outils, débats, répétitions publics, stages, ateliers Théâtres, pour terminer bien sur, sur le Déballage du Décor. Les étudiants ou enseignants stagiaires s’occupent de défaire les ficelles de ce gros empaquetage en s’amusant sur notre machine à jouer, une chorale "d’instits" chante au milieu du décor, et plein d’autres choses encore.

Trois mois plus tard, nous installons notre chantier au Théâtre municipal de Privas en Ardèche pour présenter La TraNshuMaNce des RiENs en avant première.

Comme nous l’avions rêvé, nous embarquons un amateur de théâtre ou de cyclisme dans ce spectacle, puisqu’une heure quinze durant, un cycliste pédale au milieu des RiENs -3 -. Après un mois de présence à Privas, nous jouons dans une salle largement remplie de lycéens rencontrés au cours d’animations diverses.

La saison suivante, nous mettons les RiENs de la Transhumance en compagnonnage avec trois groupes amateurs de théâtre de Seine et Marne (tout cela en partenariat avec le Conseil Général de Seine et Marne et la DRAC). L’idée est de faire travailler ces trois groupes sur un thème proche de notre spectacle, avec comme outils, un objet roulant de leur choix. Ils sont accompagnés pour cela par trois personnes de l’équipe. Les travaux réalisés sont présentés au Théâtre de Fontainebleau.

La Compagnie tourne de plus en plus en France et à l’étranger. Elle continue parallèlement un important travail de rencontre avec le public, en créant des évènements éphémères et perturbateurs. (cette saison, avec la population de St Fargeau Ponthierry, en Seine et Marne)

Pour palier aux difficultés matérielles liées à notre rupture avec la Municipalité de Savigny, et surtout pour ne pas perdre le potentiel de public fidélisé pendant ces longues années d’implantation, la Compagnie - en collaboration avec le Conseil Général de Seine et Marne et la Direction Régionale aux Affaires Culturelles Ile de France - va pratiquer une nouvelle forme de résidence sur deux communes proches l’une de l’autre, en Seine et Marne (Villeparisis et Thorigny) sur une période de 3 ans. Objectif, créer et fidéliser un public autour des deux structures culturelles et, favoriser la circulation des publics de l'une à l'autre. Ces deux résidences sont orchestrées sur un cycle de trois années, au cours desquelles nous créons les deux autres spectacles de la trilogie Nom d'un Chien.

Nous commençons aussi à créer des évènements originaux avec le public : déballages de décor de nos spectacles en création, (Mise à l’eau du Chalutier monumentale de Les Chiens de la Mer à Villeparisis et Dévoilage du cadre gigantesque de Chiens de Faïence à Thorigny -1-) ou Carte Blanche : ces évènements dans lesquels nous faisons se rencontrer des publics divers, et intervenir des amateurs, sont de réels moments de convivialité partagée.

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Informations pratiques

Café de la Danse

5, passage Louis-Philippe 75011 Paris

Accès handicapé (sous conditions) Bar Bastille
  • Métro : Bastille à 233 m
  • Bus : Bréguet - Sabin à 88 m, Bastille - Faubourg Saint-Antoine à 170 m, Bastille - Beaumarchais à 285 m, Bastille à 292 m, Ledru Rollin - Faubourg Saint-Antoine à 317 m
Calcul d'itinéraires avec Apple Plan et Google Maps

Plan d’accès

Café de la Danse
5, passage Louis-Philippe 75011 Paris
Spectacle terminé depuis le samedi 2 décembre 2000

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