Rangez vos couronnes de fleurs, desserrez les sarongs, pliez les pagnes : ce n’est pas à Tahiti que se déroule ce trop rare opéra, dont Léonard Berstein, alors en voyage de noces, écrivit la musique réjouissante et le livret désenchanté. Loin de Bora-Bora, l’action se déroule dans le gris conjugal d’une proprette Amérique, envers de la rutilante page de magazine des années 1950. Dinah voudrait bien être heureuse avec Sam, mais les rêves exotiques de l’écran argenté sont tout de même plus sexy que sa cuisine équipée…
Plus de cinquante ans plus tard, à Paris, voici qu’une voix lui répond : « un jeune fondu de mangas, loser social prisonnier du monde virtuel, rencontre et secourt la femme idéale dans un train de banlieue. Réfugié derrière son écran d’ordinateur, et avec l'assistance en ligne d'une communauté d'internautes, il va entreprendre la conquête de la belle et sa propre métamorphose. » C’est Manga-Café, une création composée en miroir par Pascal Zavaro, d’après un fait divers japonais.
Deux opéras en un acte liés avec fluidité par un même dispositif, et qui recèleront, peut-être, un happy end… Suspens que laisse entier la metteure en scène Catherine Dune : « Le couple du XXIe siècle va-t-il faire aboutir la quête de bonheur commencée cinquante ans plus tôt par Sam et Dinah ? »
Trouble in Tahiti de Leonard Bernstein
Manga-Café de Pascal Zavaro
Avec Les Apaches.
Première partie : Manga-Café (durée 45 minutes)
Entracte
Deuxième partie : Trouble in Tahiti (durée 45 minutes)
« ... Dans Trouble in Tahiti, Bernstein analyse avec l’acuité musicale qui lui est propre, les vertiges artificiels de la classe moyenne américaine, à travers un petit couple, très petit bourgeois, très convenable, et pourtant si dérisoire... décrit par 3 commentateurs (trio mâle et délirant)... » Classiquenews
« … Catherine Dune est l’organisatrice de cette mécanique. Elle maîtrise parfaitement la direction d’acteurs et la gestion de l’espace, dans les décors d’Elsa Ejchenrand, évoquant discrètement les années Chanel. Ces qualités se retrouvent dans Trouble un Tahiti (1952). Un jeune couple a tout pour être heureux grâce à l’ « American way of life » de l’après-guerre, mais il se délite imperceptiblement. Et le happy end final ne laisse pas augurer un bonheur durable pour Sam et Dinah… » Opéra magazine
« Rarement l'opéra a paru si actuel. Sur ce canevas à l'ironie douce-amère et à la portée philosophique, Zavaro pose une musique pleine d'invention, traversée par une énergie d'une furieuse modernité mais qui jamais n'entrave le lyrisme propre au sentiment amoureux. » Le Figaro
Square de l'Opéra-Louis Jouvet, 7 rue Boudreau 75009 Paris