Truffaut - Correspondance

• Auteur et cinéaste
  

Traverser la correspondance de François Truffaut, c'est parler de l'enfance (beaucoup), du cinéma (un peu) et surtout de ce qui nous construit et fait de nous des humains pétris de contradiction.

Il faut dire et entendre Truffaut pour se rendre compte à quel point l'homme est auteur autant que cinéaste. Et parce que la musique est essentielle dans son œuvre, elle est au plateau en permanence, avec un piano tantôt discret, tantôt sur le devant de la scène mais toujours en conversation avec le comédien.

Truffaut - Correspondance, c'est « notre » Truffaut, celui qui nous parle, celui qui raconte une époque, un homme et au final un peu du monde qui nous entoure.

• Note d'Intention

François Truffaut est écrivain.

C’est ce qui me traverse l’esprit quand ma soeur, qui connaît mon amour pour le cinéma, m’offre pour mes seize ans ce gros livre titré sobrement François Truffaut – Correspondance.

François Truffaut est écrivain… et c’est d’autant plus une évidence pour moi qu’à cette époque je connais encore mal son cinéma. J’ai vu Le dernier métro à la Pagode et aperçu Jules et Jim à la télé, et c’est tout. Alors, je me plonge dans ce recueil de lettres où je découvre des amis d’enfance (Robert Lachenay), où je croise des noms qui ne me sont pas inconnus (Alain Souchon, Nathalie Baye, Fanny Ardant…), d’autres qui me sont déjà assez familiers (Alfred Hitchcock, Gérard Oury) et quelques autres qui le deviendront (Jean-Luc Godard, Hélène Scott, Georges Delerue…). Qu’est-ce qui m’a fasciné dans ces lettres au point que ce gros livre a rarement quitté ma table de chevet ?

Sans doute le portrait d’une époque révolue qui tire un fil entre l’enfance de mes parents et la mienne. Sans doute aussi le portrait d’un homme qui laisse transparaître au fil des lignes une élégance discrète alliée à une rigueur de tous les instants. Peut-être aussi ai-je aimé ces allers-retours permanents entre culture populaire et culture plus élitiste. Pas étonnant d’ailleurs que l’on croise ici le nom de Jean Vilar, chantre d’un « théâtre élitaire pour tous ». Mais au fond, je crois que ce qui m’a passionné et me passionne toujours dans ces lettres, c’est une radicalité tranquille, une intransigeance artistique matinée d’une immense générosité. Quelque chose qui devrait être le Graal de tout artiste et qui provient peut-être en partie du fait que François Truffaut aime autant voir le cinéma que le faire. Et qu’il en aime tout ce qui le constitue.

La correspondance de François Truffaut sur scène

Au sein de la compagnie Les Ailes de Clarence, nous aimons souvent partir d’un matériau qui n’est pas dédié à la scène. Ce fut le cas pour l’adaptation du roman
épique Le Nazi et le Barbier, de l’écrivain allemand Edgar Hilsenrath, ce fut également le cas pour D’autres vies que la mienne, récit poignant d’Emmanuel Carrère devenu un seul-en-scène au cours duquel il était question de vie, de mort et de surendettement.

Ces lettres de François Truffaut sont – pour nous – une matière théâtrale formidable, à l’image de ce que sont certains romans ou certaines pièces épistolaires. Elles
racontent en creux le cinéaste révolutionnaire, devenu classique par la force des ans, mais elles sont surtout une cartographie passionnante des sentiments artistiques, amoureux ou amicaux : de la colère de la lettre à Godard à la délicatesse infinie de la lettre à Sarah Racine-Freess, de la mutinerie espiègle et littéraire des lettres à Robert Lachenay à celle, beaucoup plus protocolaire, destinée à Alain Peyreffite, des clins d’oeil de soutien à Alain Souchon à ceux faits à Nathalie Baye…

Sur scène, il ne s’agira pas d’« être » François Truffaut. Ni dans son phrasé, ni dans sa gestuelle. Il s’agira d’incarner des envies, des passions, des colères, en somme tout ce qui transpire de ces lettres et qui les rend universelles. La parole sera prise en charge tantôt par David Nathanson, tantôt par Antoine Ouvrard, qui s'exprimera également au piano avec une partition laissant la part belle à l'improvisation et à l'évocation de thèmes musicaux chers à François Truffaut.

François Truffaut - Correspondance, c'est « notre » Truffaut, celui qui nous parle, celui qui raconte une époque, un homme et au final un peu du monde qui nous entoure.

• La presse

« Un beau moment entre émotion et cinéphilie. » Le nouvel Obs

« Ce spectacle réjouissant, plutôt pour les initiés, a fait ses débuts en Décembre à la Manufacture des Abbesses. » M de Montmartre

« La compagnie Les Ailes de Clarence reprend habillement les lettres de François Truffaut et les met en scène dans Truffaut Correspondance. Elle nous rend témoins et complices de cette intimité, à la redécouverte de l’homme, de sa vie et de son œuvre. […] On tourne dans les mots du cinéaste, le comédien percute les phrases brillamment et fait un bel hommage à François Truffaut. » Toute La Culture

« À ceux qui connaissent l’œuvre du cinéaste, ce spectacle a des saveurs d’autrefois qu’on aime à goûter. À ceux qui n’en ont qu’entendu parler, il donne l’envie d’aller voir. » Artschipels

« Un magnifique hommage au cinéaste et un spectacle essentiel, aussi fin qu'intelligent. » Froggy delight

« Comme la scénographie de Samuel Poncet est belle. On se retrouve plongé dans l’ambiance d’un fou du 7e art. » L'oeil d'Olivier

« Un portrait saisissant de cet homme, réalisateur d'une existence vécue au sceau de ses convictions. Et si nous n'avons pas plus évoqué l'acteur, c'est qu'il a su magnifiquement s'effacer derrière le sujet de sa belle interprétation. » La revue du spectacle

« Une présence des plus réjouissante, coup de cœur. » Télérama TTT

« Passionnant, touchant et vache. » Le Figaro