La nouvelle garde du jazz célèbre l’âge d’or du swing. 14 musiciens rassemblés pour un vibrant retour vers le futur.
« Cet orchestre est clairement lié à une recherche historique : comprendre quels étaient les enjeux des musiciens de big band à cette époque-là [dans les années 30]. Les orchestres les plus connus avaient des engagements réguliers par exemple. C’est intéressant parce que ça questionne ce qu’on considère aujourd’hui comme normal dans la pratique du musicien, à savoir jouer dans plein de groupes très différents... » Pierre-Antoine Badaroux
À tout juste vingt-cinq ans, la lauréate du prix Monk 2010, d’ores et déjà une des grandes nouvelles voix du jazz, invite le jeune premier de l’accordéon.
« À mon avis, le vrai renouveau du jazz vient de très loin, prend ses racines dans un temps oublié, démodé. » Voilà sans doute l’une des manières de comprendre, d’entendre, Cécile McLorin Salvant. Une chanteuse qui s’inscrit dans une longue tradition, les grandes voix du jazz qu’elle ne cesse d’écouter. Billie, Ella, Dinah, Sarah, etc.
« J’écoute énormément la musique populaire américaine et le blues des années vingt et trente. Il y a de la chaleur, de la folie et de l’humour dans cette musique. », confiait-elle en 2011 tout en citant parmi ses primes influences Marvin Gaye, Prince et Björk, une femme de son temps. Sans oublier
Tabou Combo, les frères Déjean, et toute la musique haïtienne qu’écoutait son père.
Personnalité atypique dans l’univers du jazz, Cécile McLorin Salvant a fière allure, tenue colorée et superbes lunettes. Un look qu’on n’oublie pas, comme sa voix. Et si elle a justementposé sa voix pour le « Chance » de Chanel, si elle habite avec superbe le Oh My Love de Lennon pour Jacky Terrasson (mais aussi le Je te veux de Satie, rappelant sa formation lyrique), la belle ne peut en rien être comparée aux égéries doucereuses du fade (et fake) smooth jazz. Cécile McLorin Salvant a une tout autre grâce, une réelle classe. Et si elle connaît parfaitement le répertoire des standards, allant même jusqu’à reprendre des raretés comme Laugh, Clown, Laugh de Duke Ellington, elle en donne toujours sa version, originale. Ce qui a séduit tout aussi bien Archie Shepp que Wynton Marsalis.
Pour Banlieues Bleues, elle invite au sein de son groupe l’accordéoniste Vincent Peirani, révélation de l’année 2014 aux Victoires du jazz (et à Banlieues Bleues), qu’elle conviera également sur son prochain disque.
1-5, place de la Libération 93150 Le Blanc-Mesnil