Un spectacle poéticomique où la gourmandise, le goût de la rime et la musique duodéconnique célèbrent joyeusement les mets de l'Amour et l'Amour des mets... Les poèmes de Jean-Pascal Lassus sont avant tout l'expression du plaisir de vivre. Ils glorifient les événements de la vie, de l'amour, du désir, comme autant de plats à déguster, sucrés ou salés, doux ou amers, digestes ou indigestes. Le tout assaisonné à la sauce baroque des mélodies de Boris Yawalpa, excentriques et raffinées, avec leur pointe d'ironie subtile. À consommer sans modération...
Il avait trois ans lorsque Suzanne, victime du virus du SIDA, se retrouva subitement sans ressources; elle résolut, à contrecoeur, d'abandonner Jean-Pascal, qui malgré cela lui voua sa vie durant une reconnaissance, une admiration, un Amour sans bornes.
Ce fut Noël Lassus, agriculteur berrichon, que l'on sait avoir été l'un des innombrables clients de Suzanne, qui recueillit le jeune Jean-Pascal, après l'avoir officiellement reconnu, le 15 septembre 1972, malgré lui et sous la menace - on le saura plus tard - du beau-frère de Suzanne, André, second mari de la soeur de Suzanne, Yvonne.
Jean-Pascal ne revit plus jamais sa mère, il lui écrivit de nombreuses lettres, qui restèrent sans réponse et qui brûlèrent probablement dans l'incendie du 51 de la rue Edith Piaf à St-Nazaire, le 4 octobre 1983, incendie dans lequel Suzanne T. trouva la mort.
Jean-Pascal lui dédia, à l'âge de seize ans, cette ode toute iodée…
Morue :
-"Oh hé ! Oh hé ! Capitaine !
Abandonnée, crevée, éventrée,
La morue mourante
Triste et morne
Un matin d'automne
Sur un quai du Havre…
L'entends-tu qui flapotte, à l'agonie ?
Un marin sans foi lui a volé son foie…
Au voleur ! Au voleur ! Au voleur !
Cependant qu'il est doux sous un soleil d'été
De goûter au plaisir de tes chairs parfumées
De humer le fumet de tes filets grillés, Ô Morue !
Ton foie tout baigné d'huile sur le pain étalé,
Ô Bonheur ! Ô Bonheur ! Ô Bonheur !"
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