Victoria, la lettre

du 2 au 21 novembre 1999

Victoria, la lettre

CLASSIQUE Terminé

Les derniers mots d'une femme à un homme qu'elle a passionnément aimé. Seul l'amour est un roc et Victoria s'y assoit inconfortablement comme sur une simple chaise. Plus la mort approche et plus la vie est éclatante.

Les derniers mots d'une femme à un homme qu'elle a passionnément aimé. Seul l'amour est un roc et Victoria s'y assoit inconfortablement comme sur une simple chaise. Plus la mort approche et plus la vie est éclatante.

Notes de mise en scène

La douleur. On ne sait pas de laquelle il s’agit. Douleur d’amour, douleur de mort. C’est la confusion, c’est en tout cas la maladie. Les états se succèdent, océaniques. Il y a bien sûr la souffrance physique, morale aussi. Perte de l’orgueil, humilité obligatoire, on marche sur terre, un point c’est tout. Beaucoup de larmes, par trop de sensations mais aussi, parfois, parce que l’on se découvre insensible à tout, alors on pleure.

Donc souffrance et absence de souffrances, aussi tragiques l’une que l’autre. Bouleversé continuellement. Commet se tenir sur terre avec tout ça. Comment se tenir entre les mots et le trop gros silence. Silence absolu, tyrannisant, qui impose sa loi. Il est très difficile d’énoncer une parole, dernière, qui n’a jamais été dite. Le silence : marcher sur des épingles. Lumière et transfiguration de l’agonisante. Tout paraît tendre vers le blanc. Aveuglant. Dangereux. Si tout est blanc, tout est mort. Lumière changeante continuellement, par la fenêtre, on ne sait plus à quoi s’en tenir avec ce temps. Il disloque tout et martyrise les sens. On ne sait effectivement plus à quoi s’en tenir.

Seul l’amour est un roc et elle s’y assoit inconfortablement comme sur une simple chaise mais c’est toujours ça. Plus la mort approche et plus la vie est éclatante. Il y a peut-être une vraie joie, à faire pleurer. Une fenêtre, un rideau, une scène très longue et peu profonde comme un couloir et une chaise, isolée. Elle a une robe simple et longue entre le blanc et le jaune, cou dégagé. On a peur pour elle, elle paraît trop nue sous l’étoffe. Déjà on pense au squelette et la chair est de peu de matière, aléatoire et transparente. Même les os ne résisteront pas et elle n’est plus qu’une flamme, elle laisse une traînée de lumière sur son passage.

Marc François
Metteur en scène

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Théâtre de la Bastille

76, rue de la Roquette 75011 Paris

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Spectacle terminé depuis le dimanche 21 novembre 1999

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