Vincent Roca feuillette le dictionnaire, il vérifie si les mots sont bien rangés dans l’ordre. Il jongle avec les verbes et les vocables, joue les acrobates de la grammaire et de la syntaxe. Il triture l’imparfait du subjonctif, détourne les sens. Jusqu’au vertige. Il invente un phrasé qui sauve du désespoir, aborde le suicide, les religions, la banalité et les amours fracassées. Il ramène Proust et Duras, fait ses bons mots sans calembours. Il distord les sens en délires drolatiques.
Avec ses gants blancs et son chapeau claque, il se fait prestidigitateur, hâbleur virtuose. Il réinvente l’histoire et le monde dans une fusion d’humour et d’intelligence.
C’est un contorsionniste du réel, il en a fait son métier. Vincent Roca travaille les mots, il ouvre des portes vers d’autres mondes. Sa diction chante comme un violon tzigane, ça fuse, ça virevolte. Il a marqué l’histoire de France Inter avec ses chroniques et ses billets. À la fois poète et clown d’une rare délicatesse, il a reçu le grand prix Raymond Devos pour l’ensemble d’une œuvre consacrée à la puissance des mots. Vincent Roca a signé et joué près de vingt spectacles, monuments à l’anoblissement de la phrase et du verbe. Il condense ici le meilleur de trente-cinq ans d’écritures.
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