Un grand metteur en scène du muet, incapable de faire la transition avec le parlant, vit comme un ermite dans sa villa hollywoodienne en faisant des films pornos bon marché. Son actrice meurt d'overdose sur le tournage, la petite amie du producteur prend sa place
X C'est avant tout une double histoire d'amour, celle d'un homme pour une femme mais aussi la passion d'un metteur en scène pour le cinéma.
Depuis 1906, le cinéma commençait tout doucement à s 'installer dans la vie des gens et quelques pionniers en dessinaient les lignes futures.
Un véritable génie du 7ème art. David Ward Griffith, après quelques essais comme acteur, se lance dans la réalisation dès 1908 en réalisant L'Aventure de Dollie... De 1908 à la fin de l'année 1913, il met en scène plus de 400 films, les fameux " one reelers " les petits films de 15 minutes qui vont faire la fortune des studios Biograph.
En 1915, il réalise le premier chef d'oeuvre absolu du cinéma: Naissance d'une Nation, un films de plus de 3 heures et de 12 bobines, une véritable gageure pour l'époque... Acclamé par la presse et plébiscité par le public, ce film fut la plus grosse recette de ces années de balbutiement du cinéma...
De très nombreux cinéastes firent leurs débuts dans l'ombre de D.W. Griffith et les producteur de l'époque, les fameux Moguls ( Adolph Zukor, Lewis Selznick. William Randolph Hearst, Sam Goldwyn) se disputaient les faveurs des talents nouveaux qui portaient les noms de Eric Von Stroheim, Maurice Tourneur, Allan Dwann, Francis X Bushman, Georges Leone Tucker, William de Mille, John Cruz, Karl Brown, John Ford, Henry King, Charles Chaplin, Raoul Walsh, Tod Browning, King Vidor, Alfred Hitchkock, Howard Hawks, Ernest Lubistch...
Les vedettes de l'époque appartenaient aux différents studios qui les louaient à la demande : Mary Pickford, John Barrymore, Harold Lloyd, Douglas Fairbank, Rudolph Valentino, Lillian et Dorothy Gish, Fatty Arbuckle, Charles Ray, Mae Marsh, Viola Dana,Wallace Reed et tant d'autres....
Aux cotés des grands réalisateurs qui façonnaient l'image du futur Hollywood, prospéraient de modestes et bons artisans qui travaillaient sans discontinuer dans l'ombre de leurs prestigieux ainés : Ray Enright, Louis Seiler, John Blystone, Lambert Hillyer, Clifford Smith, William Beaudine, George Seitz, Lyn Reynold, MontaA Bell, John Robertson, Fred Niblo, Malcom St Clair...
Cette histoire est celle d'un de ces artisans que l'avènement du parlant , la sévérité de la commission de moralité des films (dirigée par le très redouté William Hays) et une insatiable propension à l'alcool mirent au ban des grands studios et qui se vit obligé de se réfugier dans le film X qui, lui aussi, commençait à connaître de beaux jours....
Certains réalisateurs de l'époque du film muet commençaient à craindre sérieusement l'arrivée des Talkies (le parlant) et beaucoup d'entre eux disparurent dès son avènement... d'autres mirent longtemps à s'adapter à la nouvelle technique... certains abandonnèrent purement et simplement leur métier, d'autres sombrèrent dans l'alcool et les paradis artificiels....
Cette pièce est l'histoire d'un de ces hommes pour qui le cinéma représentait tout mais que son amour immodéré de la dive bouteille fit bannir des studios d'Hollywood et le précipita dans un univers qui lui aussi commençait à voir le jour: le film érotique.
Il y a environ 25 ans, j'ai lu par hasard le scénario d'un film de John Byrum : " Inserts ". J'ai été immédiatement séduit par cette histoire de cinéma, d'acteurs, de producteurs, tous tiraillés entre leurs désirs de gloire, de reconnaissance et leurs exigences artistiques humaines.
Aujourd'hui, nous proposons une adaptation " burlesque " de ce scénario Il y a dans " X " ce qu'il y a de plus terrible dans nos natures, " X " subit la loi du plus fort, " X " réfléchit à l'évolution de l'image, " X " parle de drogue, d'alcool, de sexe sans concession, " X " est cru, " X " est terrible comme un dessin animé de Tex Avery.
Il nous frappe du pire au milieu du rire. " X " est génial.
Un cinéaste, P'tit Génie, qui connut son heure de gloire au temps du muet, sombre dans l'alcool et l'amertume à l'avènement du parlant. Terré dans sa cave, il tente d'inventer un nouveau cinéma pornographique pour survivre pour tourner coûte que coûte. Son actrice meurt d'overdose une Miss Cake la remplace Un Rex Un Big Mac complète la terrible farce.
Niels Arestrup
6, rue de la Gaîté 75014 Paris