Dans sa cellule de prison, un homme vit son dernier jour d’incarcération. Tout en rassemblant ses affaires, il fait le bilan des 22 ans d’emprisonnement et de sa vie d’avant.
Ce récit, il l’adresse à Mario, son ancien compagnon de cellule et amant, disparu il y a des années.
Ainsi, il va faire le point sur sa vie passée : sa jeunesse à l’identité sexuelle troublée, sa passion pour Dalida, sa fascination pour le feu qui l'a amené à commettre un drame.
Ce bilan permet d'envisager sa future vie sous un nouveau jour, un premier jour de liberté. En sortant de prison, il sera Yolanda.
« Yolanda présente un héros qui est en fait rongé par une multitude de personnalités. La question de l'identité est le pilier, selon moi, de cette pièce : Dans l'inventaire, il y a ce jeune homme solitaire, renié par ses parents. Il y a son amour immodéré pour Dalida, le poussant à l'imiter, à s'accaparer son identité. Cette passion aussi pour un jeune étudiant italien, fantasme amoureux qu'il ne pourra pas aborder. Enfin cette fascination folle, et meurtrière, pour le feu, vu comme son seul moyen d'expression, d'exultation pour l'être frustré et inconscient qu'il est.
Dans l'inventaire, il y a aussi l'homme qui découvre l'amour, en prison. Une idylle perdue depuis et un amant, Mario, qui est le destinataire principal de la pièce, présent et absent. Dans cette intrigue a grandi Yolanda, l'alter ego féminin du personnage. Yolanda est devenue l'objectif, la porte de sortie pour ce héros qui souhaite muer, redevenir vierge de son passé. Dans l'inventaire, il y a enfin l'homme de spectacle, qui met en scène sa vie, qui nous raconte sa vérité, sa vision des événements. Les musiques de Dalida lui servent de remède, qui sert de chrysalide permettant la transformation, la libération.
En fouillant dans son passé, son discours est biaisé par les points de vues de tous les autres personnages qui le composent. Travailler sur les concepts de fantasme, d'idéalisation, de rêve et de caricature me semblait alors essentiel. En faisant l'inventaire, il fait ses valises, au sens propre comme au sens figuré. Il range ses passés et ses fantômes . Dis adieu à ses prisons. Le mélange de tous ces êtres donne un protagoniste complexe, qui peut être tour à tour amusant, émouvant et effrayant.
Mon travail fut que l'on ressente cette multitude sur scène. Il ne s'agit pas de schizophrénie : il s'agit de suggérer, pas de présenter. Il n'y a qu'un seul comédien, un seul personnage mais une multitude de personnalités. J'ai donc établi une mise en scène symbolique et minimaliste : 3 chaises, qui permettent à Mario de revivre une dernière fois, à Yolanda de naître définitivement. Ces chaises sont tour à tour un confessionnal, une pierre tombale, une scène de cabaret, une loge d'artiste, un tribunal... Ainsi la sobriété est au service du texte et permet au comédien de piéger le spectateur dans son univers, charmant et effrayant. »
Marc-Antoine Allory
« Les extraits de chansons viennent agréablement rythmer le spectacle, et l'interprétation convaincante d'Olivier Pochon nous transporte dans différents ailleurs, tout au long de la pièce. Tout ce qu'il faut pour nous faire passer un agréable moment. » Mélina Hoffmann, BSC News, 2 février 2015
« Une pièce fascinante. » Yagg
« Olivier Pochon incarne avec justesse non un personnage de papier et de mots soigneusement cadrés, mais un homme de chair, fragile et faillible, soumis aux errements, aux flamboyances et aux misères de l'humain. » MM, froggy's delight
6, rue de la Folie Méricourt 75011 Paris