Historique du Cirque Pinder : de George et William PINDER à nos jours
De 1855 / 1928
De 1928 / 1946
De 1946 / 1983
De 1983 -1998
Il y avait, à la fin du second Empire, un charmant petit cirque équestre qui jouissait d'une solide réputation dans les petites villes négligées par les grands établissements.
Venu d'Angleterre, il portait le nom de CIRQUE PINDER et s'était fixé en France aux environs de 1855. Ses dirigeants étaient les frères George et William PINDER, remarquable écuyers, spécialistes de la voltige à cheval dans la plus pure tradition. William, l'aîné, avait trois fils : Albert, Olman et Arthur dit Mickey.
Le cirque PINDER devint rapidement populaire. Au début du siècle, dirigé par les trois fils de William, il était renommé pour ses cavalcades à l'américaine auxquelles participaient de nombreux chars richement décorés. La fierté de l'établissement était des éléphants " légendaires " , une attraction fortement marquée par l'influence américaine.
La Grande Guerre de 1914 mit un frein à l'évolution du Cirque PINDER qui resta en sommeil jusqu'à la fin des hostilités. La paix revint et avec elle la concurrence d'autres grands cirques de qualité. Une concurrence rendue plus redoutable encore par la mort en 1924, d'Arthur PINDER l'animateur irremplaçable du cirque. Malgré les efforts méritoires de sa veuve et de ses deux fils, les difficultés s'accumulèrent et en juillet 1928, le CIRQUE HIPPODROME PINDER fut mis en vente.
Les acquéreurs furent Charles et Roger Spiessert, dits Spessardy, descendants d'une famille de forains hongrois, qui exploitaient un bon petit cirque-ménagerie, baptisé " NEW-CIRCUS " pour sacrifier à l'américanisme qui faisait fureur à l'époque.
Charles Spiessert, avisé, méthodique et organisé, fut un gestionnaire remarquable. Passionné par le matériel autotracté, il dota le CIRQUE HIPPODROME PINDER d'un parc automobile extraordinaire et l'établissement devint un modèle du genre, par son luxe et son modernisme. Véhicules à pneus gonflables au lieu des roues à bandages, camions Berliet et Renault dernier cri, superbes caravanes semi-remorques pour l'habitation.
Les spectacles furent d'excellente qualité, avec de grands numéros, des cavalcades et des défilés impressionnants.
Le cirque Pinder passe ses hivers en afrique, imitant en cela les frères Amar. Le navire qui vient d'amener le cirque Pinder en Tunisie est à quai et l'on proccède au débarquement de la remorque des éléphants, montée sur des roues à bandage.
La Seconde Guerre Mondiale interrompit une nouvelle fois les activités du Cirque PINDER qui remisa toutes ses installations dans ses quartiers d'hiver près de Tours, pendant les années d'occupation. Ell permit cependant à Charles Spiessert d'assouvir, à moindre frais, sa passion pour le matériel roulant, grâce aux surplus américains.
En 1946, Charles Spiessert relançait son cirque sur les routes avec encore plus de brio et de faste. Il ressuscite le " tour de ville " , tradition chère aux cirques d'autrefois et aux grands établissements américains, avec des chars carrossés en lion, en sirène de légende, en dragon. Il y eut même une réplique exacte du carrosse de la reine Élisabeth II d'Angleterre lors de son couronnement. Aujourd'hui, fidèle à l'esprit de ses fondateurs, le Cirque PINDER a reconstitué les célèbres chars pour animer ses cavalcades dans la grande tradition de Pinder.
Dans les années 50, le cirque Pinder vit ses années dorées et construisit sa renommée internationale avec ses parades rutilantes, ses spectacles sur trois pistes ou sur glace.
Par la suite, Charles Spiessert associa au cirque des vedettes du music-hall, du sport et des jeux radiophoniques et l'établissement devint PINDER-O.R.T.F Cette formule composite (on dirait créative aujourd'hui), laissa néanmoins la place à de grands numéros de cirque.
Avec la Piste aux Étoiles itinérante, Pinder entra dans l'imaginaire collectif de toute une génération.
En 1969, la roue tourna, le contrat avec l'ORTF ne fut pas reconduit Charles Spiessert mourut en 1971, laissant le cirque à ses trois fils. Privée du concours publicitaire de l'O.R.T.F. l'entreprise vit s'aggraver ses difficultés financières et fin 71 l'établissement fut racheté par le comédien Jean Richard et devint, dés la tournée 72, le cirque PINDER-JEAN RICHARD.
Les spectacles, composés de numéros de valeur, étaient d'une excellente qualité. Il n'en fut pas de même malheureusement, de la gestion administrative et financière et en 1978 un grave échec affecta l'entreprise.
Cinq ans plus tard, en 1983, la société fondée par Jean Richard déposait le bilan et la totalité des actifs étaient rachetés par Gilbert EDELSTEIN, ex-collaborateur de Jean RICHARD, gestionnaire et spécialiste du management publicitaire au cirque.
Gilbert EDELSTEIN - un patron de cirque pas comme les autres.
Gilbert EDELSTEIN connaît bien le métier du cirque, ses risques et ses périls, mais aussi ce qu'il recèle de perspectives et de capacités.
Il rassemble ses moyens financiers, son énergie et une bonne dose d'espoir et, en juin 1983, rachète l'ensemble des actifs du groupe Chapiteaux-Spectacles et relance l'exploitation des cirques PINDER et JEAN RICHARD. Il assainit, régénère, réhabilite, jette les bases d'une gestion dynamique et rigoureuse.
Dès la saison 84, PINDER fête le retour de son public avec 1.400.000 spectateurs applaudissant le renouveau du cirque. Dès lors le succès ne se démentira plus et d'année en année le public français répondra chaleureusement à l'invitation de PINDER.
Chaque saison , de onze mois et demi de tournée, près de deux millions de spectateurs applaudissent ses programmes au cours de plus de 700 représentations données dans prés de 180 villes.
Paradoxalement, Gilbert EDELSTEIN réussit là ou les autres ont échoué. Le public désertait le cirque, il arrive aujourd'hui certains soirs que PINDER refuse du monde. La précédente direction accumulait les pertes, PINDER aujourd'hui paie des impôts sur les bénéfices.
Pelouse de Reuilly 75012 Paris