Situé au cœur d’un ensemble architectural exceptionnel, entre la Madeleine et l’Opéra, dans un quartier où règnent musique, théâtre, mode et gastronomie, le Théâtre Édouard VII est construit en 1913 pour le roi Édouard VII d’Angleterre, le plus parisien et francophile des souverains d’outre-Manche. Dès les années 20 et pendant dix saisons, Sacha Guitry y crée et interprète quelques-unes de ses pièces les plus célèbres. Resté fermé pendant un an, le théâtre, totalement rénové, ouvre à nouveau ses portes en septembre 2001. Il est alors doté d’équipements exceptionnels, de nombreux espaces publics et de salons privatisables. Il appartient au groupe Pascal Legros.
Garage à fiacres, kinémacolor, théâtre, cinéma et à nouveau théâtre, le 10 place Édouard VII est le témoin d’un passé particulièrement marquant pour le spectacle parisien depuis le début du 20e siècle ! Retour sur l’histoire de ce lieu mythique.
Avant de devenir la place aux allures anglaises qu’on connaît aujourd’hui, l’emplacement du théâtre était occupé par la compagnie des Petites-Écuries. Servant à cette époque de garage à fiacres, cette place bruyante du Vieux-Paris est alors transformée en un quartier luxueux, sobre et confortable. La référence architecturale de l’époque c’est Londres ! On construit alors au sein de ce nouveau quartier un théâtre directement inspiré des salles londonienne, c’est W.G.R Sprague qui conçoit le théâtre, inauguré en décembre 1913. Le théâtre est nommé en référence au roi anglais Édouard VII.
La salle ouvre d’abord comme cinéma : on y projette des films en kinémacolor, un procédé qui permet de restituer à l’écran des images en couleur. Son inventeur, Charles Urban, choisit le Théâtre Édouard VII car il est placé non loin du Grand Café (aujourd’hui l’hôtel Scribe) où les Frères Lumières ont présenté pour la première fois leur cinématographe. Il y fait aménager des loges, un fumoir, un restaurant ou encore une salle de thé.
En juin 1914, la guerre est déclarée : Charles Urban vend le théâtre. En 1916, son nouveau directeur, Alphonse Franck (ancien directeur des théâtres du Vaudeville, de la Tour Eiffel, des Capucines et du Gymnase) remplace l’enseigne kinémacolor de la façade par « théâtre », c’est la revanche de l’art dramatique. Le lieu est transformé en une belle salle de 700 places et le rideau s’ouvre sur la revue All Right !, satire musicale. Le ton est donné : le théâtre sera le lieu d’un divertissement léger mené par les acteurs connus de l’époque.
La création suivante est osée : La Folle nuit ou Le dérivatif est un conte libertin qui parodie la vie à la cour du roi Louis XV. Le spectacle se joue plus de 300 fois et donne lieu à un film en 1932. Un destin partagé par plusieurs spectacles du Théâtre Édouard VII et notamment Le Prénom.
Janvier 1920 marque l’arrivée de Sacha Guitry au Théâtre Édouard VII et le début du règne d’un trio qu’il compose avec son père Lucien et sa deuxième épouse Yvonne Printemps. Le couple Guitry-Printemps séduit alors le Tout-Paris dès la pièce Je t’aime. L’amour masqué, Le Lion et la poule, Mozart... les pièces de Guitry sont nombreuses jusqu’à Désiré, la dernière pièce qu’il créé au Théâtre Édouard VII en 1927.
À la fin des années 1920, on craint que le théâtre ne disparaisse au profit du cinéma parlant, un destin partagé alors par d’autres salles. Les charges qui pèsent sur les théâtres sont immenses et les taxes augmentent : pour beaucoup de directeurs la tentation est grande d’abandonner le spectacle au profit de la projection. À cette époque, le Théâtre Édouard VII va occuper une place centrale pour la survie du théâtre privé parisien en menant la fronde des directeurs, ils iront jusqu’à menacer le Parlement de fermer l’ensemble des lieux de spectacle français si leurs revendications ne sont pas entendues. Une « grève du spectacle » qui leur permettra d’obtenir gain de cause ! Malheureusement, en 1931 le théâtre redevient une salle de projection, une activité qui perdurera pendant près de dix ans.
En 1940, la salle redevient un théâtre. À la Libération, c’est Pierre Bréteille qui reprend les rênes et propose une reprise d’Andromaque avec Jean Marais qui va faire scandale. La pièce est jugée « dégénérée », « sacrilège » et la préfecture de police finira par la faire interdire pour indécence ! En 1949, est créé une version française d’Un tramway nommé désir, par Jean Cocteau, avec Arletty et Louis de Funès. En 1955, le théâtre accueille Orson Welles pour mettre en scène deux pièces à succès produites en anglais, qui attirent des célébrités parmi lesquelles Rita Hayworth, Micheline Presle ou Marcel Pagnol.
Le théâtre est ensuite repris par la comédienne Elizabeth Hijar. Parmi les grandes dates de sa programmation, on note le spectacle Témoin à charge, une pièce d’Agatha Christie qui fait un triomphe à Broadway et qui attire l’autrice elle-même lors de sa première parisienne. Raymond Bouleau, Claude Génia, Robert Thomas, Pierre Bergé, Jacqueline Cormier, Julien Vartet se succèdent ensuite à la tête du Théâtre Édouard VII.
En 2001, c’est Bernard Murat et Jean-Louis Livi qui co-dirigent le théâtre. On y joue alors des pièces devenues classiques de Sacha Guitry et des pièces plus contemporaines d’Éric-Emmanuel Schmitt ou Paul Valéry. Bernard Murat choisit d’élargir le public du théâtre en permettant les retransmissions théâtrales à la télévision ou encore d’instituer des rendez-vous cinématographiques tous les lundis, avant des projections de film et avant premières, un beau moyen de renouer avec les origines premières de la salle de 1914.
Fin 2017, le Théâtre Édouard VII intègre le groupe Pascal Legros rejoignant le Théâtre des Nouveautés et le Théâtre Fontaine. Acteur incontournable du spectacle vivant, Pascal Legros dispose de 30 ans d’expérience dans les tournées théâtrales, et s’affirme comme l’un des principaux producteurs du théâtre privé.
Dès lors, son objectif est de proposer des pièces d’envergures, toujours avec une part d’originalité, ce qui en fait à chaque fois de véritables événements. Il commence par remonter la pièce culte Le Prénom avec de jeunes comédiens alors peu connus à l’époque tels que R. Jonathan Lambert et Sébastien Castro. Il poursuit avec un monument du théâtre classique cette fois, L’Heureux Stratagème de Marivaux ; pour être à la hauteur d’une telle pièce il invite notamment deux comédiens reconnus, Sylvie Testud et Éric Elmosnino à occuper la scène. Pour fêter les 20 ans de l’opérette culte de Patrick Haudecœur, Pascal Legros offre ensuite à Frou-Frou Les Bains un retour retentissant sur les planches du Théâtre Édouard VII !
L’ensemble des reprises ont été un succès, cependant, Pascal Legros est à la recherche de nouveautés. La prochaine pièce est donc une création, un spectacle unique, sensible et émouvant mais surtout une nouvelle révélation avec les premiers pas de l’immense chanteuse Vanessa Paradis sur une scène de théâtre. Maman, écrite et mise en scène par Samuel Benchetrit est encore un succès. Dans la foulée, Pascal Legros invite le boulevard au Théâtre Édouard VII avec une adaptation de l’auteur anglais le plus joué après Shakespeare, Alan Ayckbourn. Une situation délicate affiche complet tous les soirs avec son casting qui mêle des grands noms de la scène française, Gérard Darmon et Clotilde Courau, et des révélations comme Max Boublil en tant que comédien de théâtre.
En 2023, Pascal Legros réunit pour la première fois ensemble sur scène Gérard et Arthur Jugnot dans la première pièce de Laetitia Colombani, Le Jour du kiwi. Le duo père et fils, à la fois drôle et touchant, rencontre immédiatement son public.
La salle est équipée d’un accès P.M.R. en Corbeille.
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10, place Edouard VII 75009 Paris