La salle de spectacle crée en 1830 pour la nouvelle commune de Batignolles-Monceau devient Théâtre des Arts en 1906. Dans l’entre-deux guerres, les plus grands acteurs s’y produisent : Sacha Guitry, Edwige Feuillère, Charles Dullin. C’est en 1940 que le théâtre prend son nom définitif, sous la houlette de Jacques Hébertot qui présidera aux destinées du lieu jusqu’en 1970. Il est aujourd’hui dirigé par Francis Lombrail.
C’est en rusant que s’édifie en 1830 un théâtre aux Batignolles. Le privilège d’exploiter un théâtre à Paris et sur les hameaux alentours est, à l’époque, exclusivement octroyé æpar édit royal aux frères Sévestre. Besançon Souchet construit donc une salle des fêtes dans laquelle son architecte Torasse conçoit un espace transformable qui permet son réaménagement rapide en théâtre. Souchet demande l’autorisation exceptionnelle de donner des représentations aux bénéfices des indigents du hameau. Pendant près de trois ans, une troupe de comédiens, dirigée par Barthélémy va jouer avec succès des vaudevilles et des mélodrames. En 1833, malgré le soutien du maire et des habitants, le théâtre est contraint à la fermeture, à la vente et à la destruction.
En 1838, l’autorisation de construire un nouveau théâtre est donnée. Mais, la direction de cette nouvelle salle revient automatiquement aux Sevestre qui vont y faire jouer de piètres mélodrames jusqu’en 1849. Reconstruit, agrandi, le théâtre est cédé. Gaspari, Libert puis Chotel vont, dans les années qui suivent, lui donner ses premières lettres de noblesse. La guerre de 1870-1871 réduit son activité, mais les réunions politiques s’y intensifient. Pendant la Commune les fédérés l’occupent et le transforment en véritable fort retranché. La direction reste à la famille Chotel jusqu’en 1893, puis, après le court passage de deux directeurs, c’est le poète Robert d’Humières qui va le diriger et le baptiser Théâtre des Arts. Son successeur, Jacques Rouché fait appel à Copeau, Dullin, Jouvet, etc.
Pendant la Grande Guerre, les locataires alternent avec de longues relâches. Mais dès 1920, Georges Pitoëff vient en France et y crée cinq pièces. Les Pitoëff vont par la suite s’installer au théâtre et créer de nombreux spectacles entre 1925 et 1931. Ils font ainsi découvrir Shaw, Pirandello, Tchekhov, Ibsen, etc. En 1937, la salle et la façade sont restaurées. En 1939, le Théâtre des Arts ferme ses portes tandis que s’ouvrent les hostilités.
Jacques Hébertot rouvre le théâtre en 1940 et lui donne son nom. Successivement éditeur, journaliste, critique dramatique, directeur du théâtre et de la Comédie des Champs-Elysées, il crée en 1924, le Studio des Champs Elysées, dirige ensuite le Théâtre des Mathurins puis le Théâtre de l’Œuvre. Sa devise « Audaces Fortuna Juvat », peinte au-dessus de sa nouvelle scène annonce des projets hardis et de belles créations. En juin 1941, il monte La Machine à écrire de Cocteau. L’ouverture du nouvel « Hébertot » manque d’être éphémère : la sévère correction infligée par Jean Marais au critique dramatique de Je Suis Partout, Alain Laubreaux, très proche des autorités allemandes, aurait pu avoir des suites graves pour l’avenir du théâtre. Laubreaux, assez pleutre, ne donnera heureusement pas suite à l’affaire.
En 1943-1944, Sodome et Gomorrhe marque le retour de Jean Giraudoux à la scène. Dans le rôle de l’archange, un jeune premier nommé Gérard Philippe. À la mort de l’auteur, le 31 janvier 1944, une minute de silence est observée avant le lever du rideau et aucun applaudissement ne viendra troubler la représentation. Entre 1945 et 1970, Jacques Hébertot, souhaitant adapter et transposer au théâtre d’illustres œuvres de grands écrivains, va créer des pièces de Camus, Montherlant, Mauriac, Bernanos, Fabbri…. Jacques Hébertot décède en 1970.
En 1972, le bail est cédé à Simone Valère et Jean Dessailly bien décidés à maintenir la renommée du Théâtre. En 1975, d’importants travaux de mise aux normes sont réalisés. Le théâtre rouvre ses portes en 1976. De 1983 à 1986, Jean-Laurent Cochet et sa troupe y jouent en alternance des grands classiques. De 1988 à 2003, Félix Ascot reprend la Direction et programme Philippe Caubère qui y signe ses trois spectacles seul en scène. Süskind, Shaw, Montherlant y seront, entre autres des auteurs à l’honneur. Danièle et Pierre Franck prennent sa suite pendant dix ans. Ils alternent créations et reprises avec des pièces de Didier Caron, Daniel Besse, Amanda Sthers, Eugène Ionesco, Samuel Benchetrit, Israël Horowitz, Sébastien Thierry, Jean d’Ormesson ou Florian Zeller…
Nouveau directeur, Francis Lombrail commence par reprendre des pièces qui lui tiennent à cœur : Le Père, de Florian Zeller, Le Roi se meurt d’Eugène Ionesco et Des Fleurs pour Algernon de Daniel Keyes. Sa première saison complète débute par une création : Les Cartes du pouvoir, d’après Farragut North de Beau Willimon, et deux reprises exceptionnelles : Le Roi se meurt pour trente représentations, et La Mère, de Florian Zeller. Début 2015, il propose deux autres créations : Des Gens bien, de David Linsay-Abaire et Les lois de la gravité, de Jean Teulé. Victor d’Henry Bernstein et Moins 2 de Samuel Benchetrit démarrent la saison suivante. À Tort et à raison, de Ronald Harwood, prend leur suite jusqu’au mois de juin 2016.
En juillet 2016, Francis Lombrail s’associe avec Pascal Legros. Leur collaboration commence avec Mariage et Châtiments, mis en scène par Jean-Luc Moreau et C’est encore mieux l’après-midi de Ray Cooney, adapté par Jean Poiret et mis en scène par José Paul. Les rires se prolongent à la rentrée avec Les Jumeaux Vénitiens. Suivent 12 Hommes en Colère, Les Inséparables et La Femme rompue.
En 2018, Francis Lombrail reprend seul la direction du théâtre et s’associe avec Stéphane Prouvé en qualité de co-directeur. La rentrée 2018 est marquée par la reprise de 12 Hommes en Colère suite au succès de la saison précédente, et par Misery de Stephen King.
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