Dikès est né à Khemis Miliana, bourgade à l'ouest d'Alger. Élevé à l'école coranique, il part pour l'Europe à 11 ans. Il erre du nord au sud, d'Allemagne au Portugal via la Suisse. Il avoue avoir " bouffé de la vache enragée " . A vingt-deux ans, il s’installe en France. Il n'en connaît pas la langue, mais vit dans la rue ; c'est là qu'il apprend. Un jour faste, il rencontre une " bonne âme " qui lui donne sa première guitare et le pousse vers le Théâtre du Fil Rouge. Il y reste six ans : soudeur, régisseur, clown. Sa voix est rauque, forgée par la galère. C'est son atout. " À moi-même elle faisait peur, dit-il. Aujourd'hui encore, elle me donne le frisson " .

Il fait de fortes rencontres : Florent Vintrignier, Stéphane Cadré, Pierre Garreau, qui écriront pour lui des textes et découvre Brel sur bande vidéo dont il s’inspire. Dans la foulée, il tombe en arrêt devant le timbre de Brassens et de Ferré, sûr que sa voix peut aussi mettre en valeur la chanson à texte de tradition française. Remarqué au Tremplin Chorus des Hauts-de-Seine en 1998, il enregistre A Vif, son premier album. Chaque chanson raconte un bout de son histoire, sur des rythmes riches tenant aussi bien du flamenco, de la mélopée orientale que du jazz, du classique ou des rythmes cubains. Un orchestre acoustique accompagne celui qui se dit doté d’une bonne étoile. Nul ne songe à le démentir...