Né en 1927 en Côte d’Ivoire, il est mort en France à l’âge de soixante-seize ans. Il laisse quatre romans majeurs, une littérature africaine francophone et un livre inachevé qui devait parler de la Côte d’Ivoire. Son nom signifie « guerrier » en malinké. Il s’est battu jusqu’au bout. Il est considéré aujourd’hui comme l’un des plus grands écrivains africains de langue française. Ses ouvrages sont aujourd’hui enseignés dans les universités d’Afrique, d’Amérique et d’Europe. Il a marqué toute une génération d’écrivains et de lecteurs. La langue française qu'il écrit restitue le rythme africain et la couleur du malinké, sa langue natale.
Ce « guerrier » est venu tard à l’écriture. Il a fait ses études au Mali (à l’Ecole technique supérieure de Bamako) puis s’est engagé dans l’armée française de 1950 à 1954. Il sera tirailleur sénégalais en Indochine. Après sa démobilisation, il retrouve le chemin des cours à Lyon ; il suit une formation de statisticien pour les assurances et rencontre sa femme, avec laquelle il aura deux enfants.
A l’indépendance de son pays, en 1960, il décide de retourner y vivre, mais il sera mis à l’index par Félix Houphouët-Boigny qui le considère comme un opposant. Après quelques semaines de prison, débutent les années d’exil. L’Algérie pendant cinq ans, le Cameroun pendant dix ans, puis le Togo. Victime des déchirures identitaires qui saignent son pays depuis le 18 septembre 2002, il a été régulièrement la cible, pendant tous ces mois de crises, de certains journaux ivoiriens. Accusé de sympathie avec la rébellion qui contrôle la moitié nord du pays, la presse a été jusqu’à remettre en cause sa nationalité ivoirienne. L’écrivain a pris position il est vrai contre l’ivoirité, « Une absurdité qui nous a menés au désordre ». Il prend part à la coalition pour la patrie, une association ivoirienne d’hommes politiques, de culture et de lois, qui souhaite aider à ramener la paix en Côte d’Ivoire.
Il avait commencé un roman sur le drame de son pays, « mes enfants me l’avaient demandé ». Le livre n’est pas terminé, la crise non plus. La Côte d’Ivoire comme l’Afrique avait encore besoin de sa plume terriblement lucide. En attendant la réincarnation de Kourouma, il faudra se contenter de relire ses livres.
1970 Les Soleils des indépendances, sur les gouverments post-coloniaux (Seuil, 1976)
1974 Le diseur de vérité, pièce de théâtre
1990 Monnè, outrages et défis, sur l’histoire coloniale
1999 En attendant le vote des bêtes sauvages, satire féroce de trois décennies de régimes totalitaires (Seuil, 1999) - Prix du Livre Inter 1999
2000 Allah n’est pas obligé sur les enfants soldats (Seuil, 2000) - prix Renaudot
Il a également écrit une demi-douzaine de romans pour enfants : Le griot, homme de parole, Le chasseur, héros africain, Yacouba, chasseur africain…
L’ensemble de son œuvre a été couronné en 2000 par le Prix Jean Giono.
Cet(te) artiste n'est pas lié(e) en ce moment à un spectacle.
Lucernaire, Paris
Théâtre Jacques Carat à Cachan, Cachan
Théâtre Silvia Monfort, Paris
TARMAC de la Villette, Paris
Théâtre des Sources, Fontenay-aux-Roses
Lavoir Moderne Parisien, Paris
Lavoir Moderne Parisien, Paris