Parti à la recherche de sa tante, Birahima raconte sa vie dans les guerres de Sierra Léone et du Liberia. Armé de quatre dictionnaires pour expliquer les mots difficiles, il décrit comment il devient enfant-soldat.
Des guerres tribales du Liberia, du « bordel au carré » de Sierra Leone, Ahmadou kourouma ne cache rien. Les children-soldiers tombent, les fillettes se font violer, les habitants massacrer, les prisonniers torturer. Mais les mots de Birahima soufflent sur l’horreur avec humour et sans moralisme ; ils sont un travail de mémoire qui se doit d’être restitué au public.
Par la Compagnie L’Antre-Deux. Distribution en alternance.
Respecter la pureté de la langue et la structure toute en digressions du récit, faire du texte le lien primordial entre actrices et public afin de suivre la décortication faite par l’auteur du phénomène de vie qui pousse un enfant à devenir un enfant-soldat, auront été les fils rouges de cette création.
Ainsi l’incarnation d’un Birahima en tant que personnage affirmé est dès le début soigneusement évitée : sur scène, fidèles à leur rôle de conteur, les deux actrices n’ont
plus ni âge, ni sexe, ni couleur de peau, ni nationalité, elles sont page vierge et pâte à modeler pour que chacun dans le public dessine et façonne son propre « héros » à multiples facettes.
Un tel décalage permet des envolées poétiques ou humoristiques à la limite du clown autant que des témoignages insoutenables proches du reportage de guerre… Au
fil des digressions du récit, les comédiennes incarnent également tour à tour la parole des autres personnages rencontrés par Birahima, avec l’impertinence d’un langage
mis à nu, non excusé, non encombré, pur.
Respecter la volonté de l’auteur Kourouma de décortiquer l’effet boule de neige et cyclique de la guerre civile en Afrique au travers du personnage
Birahima : cet aspect « cynico-didactique » amène tout l’humour d’une farce reposant sur l’horreur quand le chaos et la mort sont décrits cliniquement. Nul
moralisme ne doit transpirer mais un travail d’alerte et/ou de mémoire se doit d’être restitué au public.
Afin de laisser toute amplitude au jeu des actrices et à l’imaginaire du public, le plateau est dénué de décor. Seul un dispositif vidéo permet d’apporter un complément
d’information (comme un contrepoint à un point de vue par exemple), ou tout simplement une ambiance poétique.
Nous nous attelons dans ce spectacle à restituer la complexité de la position d’un enfant-soldat, portant en son nom même la dualité victime-bourreau. La théorie
facile du « monstre » est écartée d’emblée puis que c’est à cet enfant Birahima que nous nous identifions au fil du spectacle, dans sa quête de repère, d’amour et de
foi autant que dans ses actes les plus monstrueux, au nom d’un seul leitmotiv : la survie.
Laurent Maurel
« Beau décalage entre le récit d’horreur et les grands sourires. » Libération
« Un spectacle d’une force rare au service d’un texte universel. » Le Point
« Superbe mise en scène, c’est superbement bien joué, bravo. » La Marseillaise
« Tout est intelligible, fort et bouleversant. Une création originale à voir absolument. » La Provence
« On est happé. » Midi Libre
« Un tour de force. » Vaucluse Hebdo
« C’est grotesque et sublime, poignant et distancié : une grande réussite. » Theatreonline.com
« On est sous le charme, on rend les armes du jugement. L’alchimie du théâtre a marché ! » L’Avant-Scène Théâtre
j'ai vu ce spectacle à avignon cet été. magnifique. l'un des plus beaux spectacles que j'ai vu depuis longtemps. bravo aux deux actrices. mise en scène bouleversante. à ne pas manquer.
j'ai vu ce spectacle à avignon cet été. magnifique. l'un des plus beaux spectacles que j'ai vu depuis longtemps. bravo aux deux actrices. mise en scène bouleversante. à ne pas manquer.
35, rue Léon 75018 Paris