Ce spectacle musical et chorégraphique, adapté du roman d’Ahmadou Kourouma (qui a obtenu le Prix Interallié en 1999) et conçu comme une cérémonie purificatoire, trouve parfaitement sa place dans notre programmation : par l’humour ravageur et désinvolte de l’écriture qui décrit une situation paroxystique, réelle et politique bien sûr ! C’est une saga, entre conte philosophique et chronique, qui évoque et fustige la situation en Afrique.
Plus précisément, qui dépeint la montée au pouvoir du chasseur président Koyaga, figure archétypale de ces dictateurs machiavéliques qui pullulent sur le continent africain, un de ces tyrans qui pillent, magouillent et tuent sans vergogne. Koyaga est-il aimé de son peuple ? C’est une évidence, chacun le sait !!!
Et si ce peuple venaità lui faire défaut... les bêtes sauvages, elles-mêmes, sortiraient de la brousse pour voter en sa faveur, bien sûr !Toute la force, et la grâce, de cette adaptation nait du choix de l’interprétation par quatre comédiens-chanteurs, trois musiciens et un choeur, pour les six tableaux qui représentent six veillées.
Entrecoupées de proverbes africains, chantés, qui évoquent avec poésie et humour les animaux, la nature, la vie et la mort... Elles sont la respiration du spectacle. Respirer : la poésie, et l’humour, même dans les situations les pires, peuvent parfois nous sauver...
D’après En attendant le vote des bêtes sauvages de Ahmadou Kourouma, publié aux éditions du Seuil.
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