Andreï Tarkovski (1932-1986)
Quand Andreï Tarkovski commence, en avril 1970, à tenir le journal qui accompagnera les dix-sept dernières années de sa vie, il a tout juste trente-huit ans, sa femme attend un enfant, le cinéaste vient d'acheter une maison à la campagne et son film autobiographique, Le Miroir, est en germe dans son esprit. Il ne cessa dès lors d'y consigner ses réflexions et ses lectures, les aléas de ses productions, les espoirs et les difficultés de son travail (sur Stalker en particulier), l'instant à la fois intense et angoissant de la sortie de ses films dans ce qui s'appelait encore l'Union Soviétique. Au cours des années 80, ce journal deviendra un journal d'exil. Tarkovski tourne en Italie Nostalghia, en Suède Le Sacrifice. C'est à Paris qu'il meurt en 1986.
Le rouleau compresseur et le violon (1960), L'Enfance d'Ivan (1962), Andreï Roublev (1966), Solaris (1972), Le Miroir (1974), Stalker (1979), Nostalghia (1983), Le Sacrifice (1985).
« La caractéristique de toutes les vaines gloires, c'est de déboucher en fin de compte sur une déchéance spirituelle, un désenchantement et même plus - sur quelque chose qui ressemble à un sentiment de culpabilité, comme une gueule de bois. Roublev a été apprécié par certains uniquement parce qu'il était resté sur les étagères. Solaris n'y est pas resté, d'où la fureur de certains de mes bons amis et camarades...
Il faut se mettre au travail. Au plus vite. C'est vrai que d'après Sizov on attend de moi un film «moderne et utile » et que par conséquent mes deux scénarios sont mauvais. J'ai répondu que le sens même de mon action, était de maintenir le niveau du cinéma soviétique et non pas d'aborder des thèmes « utiles » et « modernes » . Je ne pense qu'à une chose : rembourser mes dettes, changer d'appartement et reconstruire la maison à la campagne. Sinon, tout ira mal.
En soi-même, la création est une négation de la mort. Elle est donc optimiste, même si, en fin de compte, l'artiste et toujours tragique. C'est pourquoi il ne peut y avoir d'artistes optimistes et d'artistes pessimistes. Il n'y a que le talent et la médiocrité. »
Extraits du Journal d'Andreï Tarkovski, Éditions des Cahiers du Cinéma
Cet(te) artiste n'est pas lié(e) en ce moment à un spectacle.
Théâtre des Quartiers d'Ivry, Ivry-sur-Seine
Théâtre du Nord, Lille
Chaillot - Théâtre national de la Danse, Paris
Théâtre de la Bastille, Paris