Andreï Tarkovski… Tout son cinéma, sept films majeurs, est l’incarnation d’une vision sans concession de l’art, du sacrifice, de l’idéal et de la quête du bonheur. Son Journal, qu’il a tenu de 1970 jusqu’à sa mort à Paris en 1986, a toujours accompagné mon chemin de création. Il n’écrit quasiment rien ou presque sur la fabrique de ses films, mais il y exprime toutes ses difficultés à créer et sa lutte permanente contre un régime qui voulait le réduire au silence. On y lit les nombreux projets qui n’ont jamais vu le jour et qui laissent rêveur… Hamlet, Crime et châtiment, Le Maître et Marguerite, l’Idiot. C’est une âme en souffrance qui écrit, car face à l’acharnement dont il est victime, il choisit l’exil à l’étranger où son talent est apprécié. Exilé jusqu’à sa mort, jamais il n’oubliera sa Russie.
« Tarkovski est un artiste du XIXème siècle égaré dans le cinéma contemporain » Antoine de Baecque - Cahiers du cinéma, 1989
J’imagine ce spectacle comme une invitation au voyage qui abordera Tarkovski en empruntant trois chemins convergents :
Le texte d’Antoine de Baecque nous servira de prologue afin d’ouvrir ce spectacle sous forme d’interrogation de son univers et de ses aspirations. Ensuite à partir d’un montage des écrits de Tarkovski, son Journal, ses scénarios, Le Temps scellé, son texte théorique sur le cinéma, nous convoquerons Tarkovski sur scène, afin de rendre sa parole vivante. Ses personnages le rejoindront également dans sa chambre d’hôtel en Italie, chambre de solitude et d’exil.
L’écriture mémorielle, sensuelle et poétique de Julien Gaillard m’a souvent rappelé des plans du Miroir ou de Stalker. Ce texte sera une évocation de l’univers de Tarkovski, une convocation des spectres de son univers, des bribes inspirées par ses visions. C’est la même chambre d’hôtel qui est filmée dans Nostalghia. Elle sera le cœur de cette évocation poétique qui puisera dans tous les signes chers au réalisateur.
Constellation-Tarkovski, Paysage-Tarkovski, ce spectacle sera ainsi cette tentative d’embrasser une vie et une œuvre, l’espace d’une représentation. Cette œuvre est à la source de l’Inspiration poétique, mais aussi plastique et spirituelle de mon parcours, il était temps pour moi de lui consacrer un spectacle ambitieux pour grand plateau où je ferais appel à tous les artifices de la scène pour convoquer ses obsessions.
Simon Delétang
« Tout est donc juste et intéressant dans ce qui est dit, et Stanislas Nordey est à la fois saisissant de vérité en Tarkovski, à qui il fait plus que ressembler grâce à sa petite moustache, et d'une intensité jamais démentie.[...] Apparaît aussi une figure de femme, qui pourrait être Larissa, la femme d'Andreï Tarkovski, et qu'incarne superbement Hélène Alexandridis. […] Cette deuxième partie a été écrite par l'auteur Julien Gaillard, qui est avant tout poète, et c'est elle qui ouvre les portes de l'univers sensoriel et existentiel du cinéaste russe, où l'image du vent qui passe dans les cheveux d'une femme peut en dire beaucoup plus que n'importe quel discours. C'est donc bien une langue, singulière et forte, qui évoque, sans l'illustrer, le rapport au monde de Tarkovski. » Fabienne Darge, Le Monde
« Avec Stanislas Nordey dans le rôle du cinéaste, c’est à une immersion menée avec une sensibilité et un tact infinis dans la vie et l’œuvre de l’artiste martyr du régime soviétique que nous convie le metteur en scène dans cet impressionnant Tarkovski, le corps du poète sur un texte original de Julien Gaillard. Ce spectacle inspiré est un des plus beaux hommages qui lui ait été rendu. » Hugues Le Tanneur, Culturebox
Manufacture des Oeillets 1 place Pierre Gosnat 94200 Ivry-sur-Seine