Frederick Wiseman, chroniqueur du monde occidental
" Juriste, homme de culture et moraliste, Frederick Wiseman analyse depuis trente ans les institutions américaines.
Une uvre atypique, faite dobservations et de questionnements subtils pour mieux rendre compte de lexpérience humaine.
Né en 1930 dun père juriste et dune mère administrateur dans un hôpital psychiatrique, Frederick Wiseman, diplômé en droit, enseigne dabord à luniversité de Boston. Sa méthode denseignement, basée sur la connaissance du terrain, conduit ses étudiants à se rendre dans les prisons, aux procès criminels, etc. En 1966, la lecture du roman de Warren Miller, The Cool World, sur la jeunesse délinquante de Harlem, le pousse à utiliser le film comme moyen de rendre compte de la société américaine. Tourné dans les rues de Harlem avec une caméra mobile, le film quil produit obtient un grand succès. Dès lors, Wiseman devient réalisateur et producteur. Il crée sa propre société de production, Zipporah Films, et se donne les moyens de travailler en toute indépendance par rapport aux institutions filmées.
A raison dun film par an, Frederick Wiseman a développé une uvre atypique qui, au-delà de lobservation de la société américaine, fait figure de chronique du monde occidental. Ses films sur lhôpital, le lycée, la caserne, le centre daide sociale ou le poste de police font apparaître le conformisme, linégalité, les pesanteurs avouées et inavouées de la société américaine. Des films qui sont aussi une réflexion sur la démocratie : sagit-il de limage du rêve américain " ou de celle du " cauchemar climatisé " ? Wiseman aborde parfois des institutions moins circonscrites (le monde de la mode, un jardin public, une station de ski) et ne craint pas daffronter, au-delà de lobservation sociale ou morale, des questions métaphysiques : avec les enfants handicapés, avec les mourants, notamment. Cest toute lexpérience humaine que le cinéaste entend intégrer dans ses films.
" Les documentaires, comme les pièces de théâtre, les romans, les poèmes, sont des formes de fiction ", dit Wiseman. Au fil des années, ses films ont gagné en subtilité et en complexité, savants dosages dobservation, de témoignage, de réflexion, dabsence de préjugés, de courage et dhumour. "
Philippe Pilard
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TGP - CDN de Saint-Denis, Saint-Denis
Julie Deliquet orchestre ici la cohabitation entre travailleurs sociaux et bénéficiaires cabossés. Remarquable adaptation du documentaire de Frederick Wiseman, Welfare se révèle être une comédie humaine toute aussi absurde que burlesque. Spectacle d’ouverture du 77e festival d'Avignon.
Théâtre Suresnes - Jean Vilar, Suresnes
Maison de la Culture de la Nièvre, Nevers cedex