La dernière lettre

du 24 au 26 novembre 2000

La dernière lettre

CLASSIQUE Terminé

Un événement exceptionnel à plus d’un titre : le retour de la Comédie-Française à Nevers et la présence de Catherine Samie, doyenne de cette institution impressionnante de dignité et d’émotion.

Lieu : Théâtre Municipal

Quelques extraits de presse
A propos de " La Dernière Lettre " par Frederick Wiseman

Une femme raconte pour son fils les derniers jours de sa vie en 1941, dans le ghetto juif d’une petite ville d’Ukraine, au lendemain de l’arrivée des nazis. Un événement exceptionnel à plus d’un titre : le retour de la Comédie-Française à Nevers et la présence de Catherine Samie, doyenne de cette institution impressionnante de dignité et d’émotion.

A propos de " La Dernière Lettre " par Frederick Wiseman

" Quand j’étais jeune et naïf, pendant la Deuxième Guerre mondiale, je croyais que la barbarie dont j’entendais parler dans les journaux, à la radio et aux actualités était réservée aux Allemand et aux Japonais mais cela ne faisait pas partie de la vie. En grandissant, je réalisai que les assassinats à répétition sont tout simplement un des aspects de notre quotidien.

Quelques exemples récents : la Bosnie, le Kosovo, la Chine, l’Algérie, le Rwanda, la Tchétchènie, le Congo, le Timor…

Avec la Dernière Lettre, Vassilli Grossman tente de nous aider à mieux appréhender l’effet de cette barbarie sur la vie d’une femme et ses efforts pour voir clair dans son passé et comprendre les raisons de sa mort qu’elle sait imminente.

Bien que la pièce ait lieu en Ukraine, en 1941, l’esprit de cette femme et notre identification à son courage, son amour, son désespoir et sa perte, nous permettent d’atteindre à une compréhension minimale des conséquences, pour nous tous, de la bestialité de notre temps.

La vie de cette femme, ses efforts pour évaluer précisément la situation dans laquelle elle se trouve, pour maintenir sa dignité et son intégrité et enfin pour conserver ses capacités d’indulgence et d’humanité : tout cela fait partie de notre histoire, au jour le jour.

Quelques extraits de presse

" …Cette mère est interprétée par Catherine Samie. Bouleversante. Jamais au bord des larmes, retenue, faisant de la tristesse une joie funeste, on a rarement vu comédienne aller aussi loin dans l’absence d’elle-même, être d’emblée toutes les mères de la terre, donner tout l’amour qu’elle a en elle, sans espoir de retour. Mise en scène avec une rare intelligence par Frederick Wiseman, plus habitué au documentaire qu’au théâtre, le rôle est ciselé à la mesure de l’émotion qu’elle nous dispense. Dans un éclairage doux et terrifiant à la fois, jouant sur l’ombre et la lumière, sur l’idée même de nuit et de brouillard. " Le Figaroscope, 22 mars 2000 – Jean-Louis Pinte

" …Sous le regard aigu du cinéaste Frederick Wiseman, dans les lumières de Patrick Méeus qui démultiplient son ombre, Catherine Samie – en un jeu porté à son plus extrême et riche dénuement – est la passeuse inoubliable de tous ces morts qui ne se relèveront pas. De son corps, comme absenté déjà dans une petite robe noire, émerge un visage dont l’impassible blancheur trahit une lutte de tous les instants. Cette heure relève du témoignage, du vivant, du présent et du rituel. Elle passe comme un souffle. " Le Nouvel Observateur, 6 avril 2000 – Odile Quirot

" …Est-ce parce qu’il a passé sa vie à traquer l’humain derrière l’oppressant carcan du grand capital et l’ultime souffle de vie dans l’enfer des prisons, des hôpitaux, que Wiseman sait si bien faire surgir l’émotion dans le dépouillement d’une mise en scène au cordeau ? La scène est grise et vide. Seule compagne de Catherine Samie, son ombre géante sur le mur nu. Une ombre menaçante comme le destin : le simple fait d’exister condamne à mort la mère qui écrit " La Dernière Lettre " à son fils. Par sa simplicité radicale, ce splendide et implacable spectacle rend dérisoire tout commentaire. A peine osera-t-on saluer le " jeu " de Catherine Samie si juste, si vraie qu’on ose plus parler de " jeu ". Admirable actrice ! Qui se souviendrait devant les rôles tragiques, terribles où elle excelle aujourd’hui qu’elle fut divine dans les soubrettes de Molière, les femmes faciles de Feydeau ? Catherine Samie semble s’être vieillie à plaisir, avoir renoncé volontairement à tout ce qui faisait l’allégresse pétillante de son style d’antan. Pour ne plus jouer ? Tout en Jouant… " Télérama, 29 mars 2000 – Fabienne Pascaud

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Informations pratiques

Maison de la Culture de la Nièvre

BP 416 58004 Nevers cedex

Spectacle terminé depuis le dimanche 26 novembre 2000

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