Jean-Marie Villégier est né en 1937. Il a fait un long détour avant de se consacrer au théâtre. Elève de l’École Normale Supérieure, agrégé de philosophie, il est nommé à l’Université de Nancy en 1965. D’abord détaché au Centre Universitaire International de Formation et de Recherches Dramatiques, il est bientôt affecté au Département d’Études théâtrales et cinématographiques.
De 1973 à 1980, il est aussi l’un des responsables du Centre de Dramaturgie de l’Opéra de Paris. C’est en collaboration avec Marcel Bozonnet qu’il signe ses premières mises en scène, Léonce et Léna de Büchner (1969), Héraclius Empereur d’Orient de Corneille (1971).
Les spectacles qu’il réalise au cours des années suivantes sont autant d’approches de La tentation de Saint-Antoine de Flaubert - Nancy, 1974 ; Nouveau Théâtre National de Marseille, 1977 ; Centre Culturel du Marais, puis Centre Pompidou, 1978.
Metteur en scène invité à l’École Supérieur d’Art Dramatique du Théâtre National de Strasbourg, il y dirige plusieurs exercices : Amphitryon de Molière et La Place Royale de Corneille (1978) ; Sophonisbe de Corneille et Andromaque de Racine (1980). Il y reviendra en 1987 pour travailler de larges extraits du Fidelle et des Tromperies de Pierre de Larivey.
Au début des années 80, Jean-Marie Villégier définit deux des lignes directrices qui vont doublement l’orienter : Corneille connu et inconnu - Nicomède et Sophonisbe, Festival de La Rochelle, 1982 - les contemporains de Corneille - Cinna et La mort de Sénèque de Tristan Lhermitte, Comédie Française, 1984.
Durant cette même période, il aborde le théâtre lyrique : La Cenerentola de Rossini est son premier essai - Théâtre Royal de la Monnaie, 1983. Très vite, un domaine d’élection se précise : L’Incoronazione di Poppea de Monteverdi - Nancy, Grand Théâtre, direction musicale Gustav Leonhardt, 1985 ; Atys de Lully- Teatro Metastasio di Prato, 1986 ; Opéra de Paris, salle Favart, 1987, direction musicale William Christie ; Le malade imaginaire de Molière et Marc-Antoine Charpentier - Théâtre du Châtelet, 1990, direction musicale William Christie ; Médée de Marc-Antoine Charpentier - Théâtre de Cæn, 1993, direction musicale William Christie ; Hippolyte et Aricie de Rameau - Opéra de Paris, 1996, direction musicale William Christie.
En 1985, il fonde sa propre compagnie, L’Illustre Théâtre, qui intervient comme coproducteur dans la plupart de ses réalisations dramatiques. En 1991, Jean-Marie Villégier est nommé directeur du Théâtre National de Strasbourg, où il succède à Jacques Lassalle. Son action vise à renforcer les liens entre le théâtre et l’école. A renouer avec la tradition de la troupe. A maintenir une politique d’accueil très ouverte - tout spécialement aux théâtres européens. A nouer d’étroites relations entre théâtre, musique et danse. A explorer le répertoire français dans une perspective européenne - emprunts français aux théâtres italiens, espagnols, anglais, etc.
C’est ainsi qu’il inaugure la saison 1992/93 par trois spectacles en hommage à Calderon : Les innocents coupables de Brosse ; La magie sans magie de Lambert ; Le fantôme amoureux de Quinault - trois pièces directement influencées par le grand dramaturge du Siècle d’Or. Les élèves de troisième année, auxquels se joignent des professionnels chevronnés, en assurent l’interprétation. C’est encore avec les élèves de l’École qu’il donne Alphée de Hardy à l’Auditorium du Louvre (1992). Son mandat à la direction du T.N.S. n’étant pas renouvelé, il est invité au Théâtre National de la Communauté Française de Belgique. Avec une distribution de jeunes comédiens belges il monte Le Menteur de Corneille (1994), repris à l’Athénée Théâtre Louis-Jouvet (1995), puis Sophonisbe de Corneille que l’Athénée accueille en mars/avril 1996.
En veilleuse durant les années strasbourgeoises, l’Illustre Théâtre a rallumé ses feux : avec l’Athénée Théâtre Louis-Jouvet, il coproduit Héraclius, puis Cosroès ; avec l’Auditorium du Louvre Médée de Corneille, Bradamante et Antigone de Garnier (1995/96/97). Avec le Théâtre National de la Communauté Française de Belgique L’Illusion Comique, présentée également à l’Athénée en 1997.
La saison 97/98 est d’abord celle des reprises : l’Illustre Théâtre fait tourner une nouvelle version de L’Ile des esclaves et de La colonie - en coproduction avec l’Opéra de Bordeaux. Le Théâtre National de Belgique, durant l’hiver, présente coup sur coup les trois volets du triptyque cornélien : Le Menteur, Sophonisbe, L’Illusion Comique. Au printemps, le cycle Garnier se poursuit : Les Juives - en coproduction avec l’Auditorium du Louvre. Invité du Festival de Glyndebourne, Jean-Marie Villégier met en scène un opéra de Hændel, Rodelinda, direction musicale de William Christie. Pour les vingt ans des Arts Florissants, il assure la dramaturgie et la mise en espace des Métamorphoses de Psyché, toujours sous la direction musicale de William Christie. Il réalise, en 1999, avec sa compagnie Le Tartuffe de Molière.
Ses derniers spectacles sont le fruit d’une collaboration étroite avec Jonathan Duverger : Rodelinda (Glyndebourne), Les Philosophes amoureux (Espace 44, Nantes), Le Mariage de Le Trouhadec (Athénée-Louis Jouvet), Béatrice et Bénédict (Opéras de Lausanne et Bordeaux), Les Deux Trouvailles de Gallus (Théâtre d’Evreux, Théâtre national de Belgique), Les Joyeuses Commères de Windsor (Maison de la Culture de Bourges) et, tout dernièrement, L’Amour médecin et Le Sicilien à la Comédie-Française.
2008 Dom Juan de Molière, m.e.s. Jean-Marie Villégier.
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Opéra Royal de Versailles, Versailles
Opéra-Comique, Paris
Théâtre Suresnes - Jean Vilar, Suresnes
Théâtre de l'Ouest Parisien, Boulogne Billancourt
Lucernaire, Paris
Athénée Théâtre Louis-Jouvet, Paris
Athénée Théâtre Louis-Jouvet, Paris
Athénée Théâtre Louis-Jouvet, Paris