Parti rejoindre Baudelaire, Rimbaud, Verlaine, Apollinaire, Léo Ferré nous a laissé en héritage une oeuvre considérable aujourd'hui encore trop méconnue.
Poète, écrivain, musicien, compositeur, interprète, ses chansons ont marqué plusieurs générations. Véritable mémoire de nos révoltes, il incarnait le refus de toutes formes de dictatures et de pouvoirs qui entravent la liberté de l'Homme. Léo Ferré était un pur, un authentique, un révolté permanent ; ses colères, ses coups de gueule contre l'oppression et les injustices, sa soif d'amour et de liberté ont tracé les grandes lignes de son oeuvre poétique et littéraire.
La chanson constitue bien sûr la plus grande partie de cette oeuvre prolifique, mais Léo Ferré a aussi écrit un roman, plusieurs recueils poétiques, un feuilleton lyrique, un oratorio, il a mis en musique les plus grands poètes et composé des opéras, sans compter tout ce qui à ce jour n'a pas été publié.
Pierre-Georges Farrugia
« La poésie contemporaine ne chante plus… Elle rampe. Elle a cependant le privilège de la distinction… elle ne fréquente pas les mots mal famés… elle les ignore. On ne prend les mots qu'avec des gants : à "menstruel" on préfère "périodique", et l'on va répétant qu'il est des termes médicaux qui ne doivent pas sortir des laboratoires ou du Codex
Le snobisme scolaire qui consiste, en poésie, à n'employer que certains mots déterminés, à la priver de certains autres, qu'ils soient techniques, médicaux, populaires ou argotiques, me fait penser au prestige du rince-doigts et du baisemain
Ce n'est pas le rince-doigts qui fait les mains propres ni le baisemain qui fait la tendresse
Ce n'est pas le mot qui fait la poésie, c'est la poésie qui illustre le mot. Les écrivains qui ont recours à leurs doigts pour savoir s'ils ont leur compte de pieds, ne sont pas des poètes, ce sont des dactylographes
Le poète d'aujourd'hui doit appartenir à une caste, à un parti ou au Tout-Paris. Le poète qui ne se soumet pas est un Homme mutilé. La poésie est une clameur. Elle doit être entendue comme la musique.
Toute poésie destinée à n'être que lue et enfermée dans sa typographie n'est pas finie. Elle ne prend son sexe qu'avec la corde vocale tout comme le violon prend le sien avec l'archet qui le touche.
L'embrigadement est un signe des temps. De notre temps. Les Hommes qui pensent en rond ont les idées courbes. Les sociétés littéraires sont encore la Société. La pensée mise en commun est une pensée commune
Mozart est mort seul, accompagné à la fosse commune par un chien et des fantômes.
Renoir avait les doigts crochus de rhumatismes.
Ravel avait une tumeur qui lui suça d'un coup toute sa musique
Beethoven était sourd
Il fallut quêter pour enterrer Bela Bartok.
Rutebeuf avait faim.
Villon volait pour manger.
Tout le monde s'en fout.
L'Art n'est pas un bureau d'anthropométrie. La Lumière ne se fait que sur les tombes
Nous vivons une époque épique et nous n'avons plus rien d'épique.
La musique se vend comme le savon à barbe. Pour que le désespoir même se vende il ne reste qu'à en trouver la formule. Tout est prêt: les capitaux, la publicité, la clientèle. Qui donc inventera le désespoir ?
Avec nos avions qui dament le pion au soleil. Avec nos magnétophones qui se souviennent de "ces voix qui se sont tues", avec nos âmes en rade au milieu des rues, nous sommes au bord du vide, ficelés dans nos paquets de viande, à regarder passer les révolutions
N'oubliez jamais que ce qu'il y a d'encombrant dans la Morale, c'est que c'est toujours la Morale des autres.
Les plus beaux chants sont les chants de revendications
Le vers doit faire l'amour dans la tête des populations.
A l'école de la poésie et de la musique, on n'apprend pas : on se bat ! »
Léo Ferré
Essaïon, Paris
La fibre du poète Léo Ferré s'est immiscée dans la gorge, les doigts, et le cœur d’Emmanuel Depoix. À découvrir absolument.
Essaïon, Paris
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Passage vers les Etoiles, Paris
Jean-Baptiste Foulquier vous embarque pour une plongée délicate et profonde dans l'oeuvre de Léo Ferré et des poètes.
Essaïon, Paris
Elle n’est pas si grande la distance entre un père et un fils…Le fils compose, chante. Il manque d’inspiration. Il est prêt à lâcher les rênes, à renoncer. La voix de son père, trop lointaine, il l’associe à son désenchantement. Les mots, eux, ont leur portée…Tant d’amour sous l’écorchure et la colère.
Essaïon, Paris
Elle n’est pas si grande la distance entre un père et un fils…Le fils compose, chante. Il manque d’inspiration. Il est prêt à lâcher les rênes, à renoncer. La voix de son père, trop lointaine, il l’associe à son désenchantement. Les mots, eux, ont leur portée…Tant d’amour sous l’écorchure et la colère.
Atalante, Paris
Théâtre des Champs-Elysées, Paris
Ménilmontant, Paris
Ménilmontant, Paris
Théâtre Actuel La Bruyère, Paris
Vingtième Théâtre, Paris