De ses rôles, Samuel Le Bihan dit qu’ils lui permettent de mieux cerner l’homme qu’il est ; de ses engagements, tout aussi importants, qu’ils l’intègrent dans la marche citoyenne du monde. En creux, se dessine un homme épris de liberté, qui n’a pas peur de se remettre en question, qui se joue du déterminisme et des genres, navigue entre cinéma, théâtre et télévision, films d’auteur, drames et comédies depuis trois décennies. Un acteur mais pas seulement.
De Racine à Tennessee Williams, Samuel Le Bihan et le théâtre.
Il est artiste avant d’être comédien, lui qui se destinait plutôt à la peinture. « J’étais surtout mu par le désir de modifier le cours du destin. » Ce sera par le jeu. Il enchaîne les formations, coche toutes les cases : le cours Florent, la rue Blanche, le Conservatoire. C’est un même désir de s’aguerrir qui le pousse jusqu’à New York, coursier le jour, auditeur à l’Actors Studio le soir. Quand il revient, c’est par la voie noble, celle de la Comédie-Française. Au Français plus qu’ailleurs, il touche aux classiques, à la notion de labeur. Il apprend à « envoyer » : « Je n’étais pas quelqu’un d’expansif, il a fallu accepter ce qui sortait de moi, ma fragilité, le son de ma voix. » De là, sans doute tire-t-il sa façon de poser son timbre, aussi varié que le visage est mobile. Samuel Le Bihan est un acteur que l’on entend autant que l’on regarde. Il quittera la Comédie Française, pas le théâtre. On se souvient notamment de son interprétation, magistrale, de Stanley Kowalski dans Un tramway nommé désir pour laquelle il est nommé aux Molières. Depuis, il ne cesse de retourner sur les planches, à temps égal avec le cinéma.
De Capitaine Conan à Alex Hugo, Samuel Le Bihan sur tous les écrans.
Le cinéma justement, l’attire. Il commence par des films d’auteurs : Breillat, Kieslowski, Féret, Masson… Et puis vinrent Wargnier, Corneau et surtout, Tavernier qui lui offre le rôle de Norbert dans Capitaine Conan. Il se l’accapare, est nommé au César. Tandis que Vénus Beauté ou Le Pacte des Loups le font connaître du grand public, il flirte un temps avec le cinéma outre-Atlantique, donnant la réplique à des poids lourds comme De Niro, Keitel, Roth… En France, depuis Jet Set, il élargit sa palette de jeu en se frottant à la comédie populaire. Populaire, il l’est plus encore depuis qu’il incarne un héros récurrent sur petit écran, Alex Hugo. « Les gens ont le sentiment de davantage de proximité, moi, je me sens plus de responsabilité à leur égard. » De son personnage, un flic abîmé par ce à quoi il a dû se frotter et qui s’installe dans les montagnes, il dit qu’il raconte beaucoup de lui.
Frelon Productions et Earth Wake, Samuel Le Bihan, artiste et engagé.
Chez lui, tout est affaire de rencontres. Ainsi la société qu’il a fondée, Frelon Productions, née « du coup de coeur d’un artiste pour un autre artiste », en l’occurrence, François-Xavier Demaison dont il produit les spectacles et avec qui il écrit un peu. En phase avec les enjeux de son temps, il créé Earth Wake, dont l’ambition est de lutter contre la pollution plastique et d’apporter, à échelle locale en Afrique et en Asie, des solutions de recyclage. Il est aussi parrain de Vaincre Noma, du nom d’une maladie bactérienne méconnue qui fait des ravages en Afrique. En 2018, il devient vice-président et porte-parole de la plateforme « Autisme info service » et sort chez Flammarion son premier livre : Un bonheur que je ne souhaite à personne. La cinquantaine passée, fort d’un parcours aussi prolifique, il dit qu’il commence tout juste à comprendre qui il est, comment il fonctionne. Ce qu’il ne dit pas mais qui émane de lui, c’est sa capacité d’écoute, cette façon qu’il a de se livrer à l’autre, sa curiosité d’autres savoir-faire que le sien. Se connaître et avoir suffisamment confiance en soi pour s’en remettre aux autres sans se perdre, n’est-ce pas là ce qui fait un acteur ?
Cet(te) artiste n'est pas lié(e) en ce moment à un spectacle.
Studio Hébertot, Paris
Théâtre de l'Œuvre, Paris
Théâtre de Saint-Maur, Saint-Maur-des-Fossés
Théâtre Antoine - Simone Berriau, Paris
Théâtre Edouard VII, Paris
Théâtre de la Madeleine, Paris
Espace culturel André Malraux au Kremlin-Bicêtre, Le Kremlin-Bicêtre
La Cigale, Paris
Théâtre du Rond-Point, Paris
Casino de Paris, Paris