Certains textes sont d’une intensité telle que la langue elle-même, voire le corps entier, se transforment pour l’exprimer. En mettant en scène pour la première fois des textes écrits par des personnes marginalisées, Olivier Martin-Salvan ouvre une percée dans la tête des « fous », dont l’acuité existentielle ferait rougir les plus sains d’esprit.
On dit des textes écrits par les patients anonymes de l’hôpital psychiatrique Sainte-Anne à Paris qu’ils sont « sans sépulture », et de ceux rassemblés par Michel Thévoz qu’ils sont « bruts ». Olivier Martin-Salvan leur dédie une scène, un corps et des voix. Cette langue indomptable, il l’a exhumée puis sondée jusqu’à l’incarner complètement : c’est l’obsession de Jules Doudin pour la violence sociale du foyer et de l’asile ; ce sont les allitérations en « k » de Jacqueline et les listes de Sacha.
Sur scène, le comédien enfile ces mots à mesure qu’il retire les robes-sculptures conçues par Clédat & Petitpierre, s’effeuillant face à son double-musicien, Philippe Foch, enfermé dans une cage iridescente et dont il finit par absorber les barreaux comme autant d’instruments. [ʒaklin] fait battre les mots de ceux, « indemnes de culture artistique », que l’on enferme, comme on ferme les yeux sur les secrets les mieux gardés de l’existence.
« Olivier Martin-Salvan, concentré d’énergie, de finesse et d’intelligence, est un des comédiens les plus talentueux de sa génération. » Catherine Robert, La Terrasse
Comédien, chanteur lyrique ou « concepteur artistique », Olivier Martin-Salvan est artiste associé au Centquatre, après plusieurs années au Quartz, à Brest. Il s’est formé à l’École Claude Mathieu (2001-2004) avant de collaborer avec des metteurs en scène tels que Benjamin Lazar (Le Bourgeois Gentilhomme, Pantagruel) et Pierre Guillois (Le Gros, la Vache et le Mainate, Bigre) ou encore avec la danseuse et chorégraphe Kaori Ito (Religieuse à la fraise) et l’écrivain Valère Novarina (L’Acte inconnu, Le Vrai Sang, L’Atelier Volant). Parcourant les registres, de la comédie dramatique avec Fumiers de Thomas Blanchard à la tragédie avec Andromaque en passant par l’opéra clownesque avec Ô Carmen, Olivier Martin-Salvan aborde la scène comme un artisan et en équipe.
5 rue Curial 75019 Paris