Un gendarme enferme à double tour neuf jurés et trois magistrats dans la salle de délibération. Une affaire de parricide. L’accusé est-il coupable ? Si oui, s’il n’y a pas de doute raisonnable, ce sera la perpétuité. A la manière de Nikita Mikhalkov dans le film « 12 », Le Petit Théâtre de Pain imagine un spectacle librement inspiré de Douze hommes en colère de Reginald Rose : 9.
Cela se passe en France, aujourd’hui. Le profil de l’accusé et le mobile du crime plantent le décor. Très vite, les conflits intérieurs des jurés prennent le pas sur l’affaire. Le jury est composé d’hommes et de femmes. Neuf tirés au sort, trois professionnels. Neuf représentants du peuple en proie au doute, à la colère et aux préjugés, trois experts du catalogue de l’horreur humaine. Une histoire d’intime conviction. Et par le chas de la serrure, la cité se donne à voir. Ce huis-clos met en branle les questions d’identité, de transmission et de déterminisme. En notre âme et conscience.
« En février 2010, j’ai été cité à comparaitre dans un procès en assises en tant que témoin. L’affaire était lourde, la tension palpable. Le crime était resté sous silence pendant quatorze années, le procès devait libérer la parole. J’ai été frappé par la transformation qui s’opérait en chacun des jurés. En sortant du palais de justice, ils n’étaient plus les mêmes. Ils retournaient dans leur foyer avec une charge nouvelle, le poids d’une délibération dont ils devaient garder le secret sous peine d’être jugés à leur tour. La conscience d’une responsabilité qui ne les lâcherait plus. En rentrant chez moi, j’apprenais que j’allais devenir père. »
Manex Fuchs
À moins d’être un auteur autiste, j’ai l’impression que les artistes doivent répondre au monde. À la violence du monde. À la façon d’un entomologiste, je me suis penché sur ces neuf jurés afin de voir comment ça vivait les hommes entre eux, en huis clos, toute une nuit, une très longue nuit, sans possibilité de fuir. Et qu’en est-il de nous autres aujourd’hui ? De quoi a-t-on peur ? Qu’est-ce qui est pire ? Se taire ou dire ? Dans 9, il y a des hommes et des femmes, des personnes qui se regardent, comme dans un miroir, en se demandant si ils vont le traverser ou bien le briser.
Stéphane Guérin
Ce spectacle se joue dans les théâtres comme dans l’espace public. Le rapport au public tri-frontal constitue le dispositif. Ce vis-à-vis en trois dimensions rappelle l’agencement d’une salle d’audience, et les trois corps qui s’y affrontent : défense, partie civile et parquet. Il est pour nous un moyen de renforcer le huis-clos, et d’y inclure les spectateurs. La mise en danger des acteurs est palpable. L’acuité du jeu s’en trouve augmentée, l’adresse à travers le public l’enrichit. L’écriture chorégraphique des ellipses fragmente la continuité du temps, et contribue à planter l’espace dramatique. Une huisserie aux allures de guillotine ou de porte sacrée signe la scénographie. Neuf chaises, deux tables, un point d’eau, un piano, un porte manteau. La musique est jouée sur scène.
Excellente pièce, très bien jouée par ces 9 acteurs qui réussissent à nous emmener dans leurs doutes. Merci pour ce très bon moment !
on connaît tous le film et en p
on se situe ici dans une inspiration assez classique de renversement de la position d'un jury. Interprété avec conviction et ruptures de mise en scène. Sympathique
Suoerbe pièce avec des acteurs épatants représentant un échantillon des Francais et évoquant des sujets de société tellement actuels! Ce spectacle donné à réfléchir et est très agréablement mis en scène avec des interludes musicaux et rythmes
Pour 7 Notes
Excellente pièce, très bien jouée par ces 9 acteurs qui réussissent à nous emmener dans leurs doutes. Merci pour ce très bon moment !
on connaît tous le film et en p
on se situe ici dans une inspiration assez classique de renversement de la position d'un jury. Interprété avec conviction et ruptures de mise en scène. Sympathique
Suoerbe pièce avec des acteurs épatants représentant un échantillon des Francais et évoquant des sujets de société tellement actuels! Ce spectacle donné à réfléchir et est très agréablement mis en scène avec des interludes musicaux et rythmes
Superbe pièce jouée par ses 9 acteurs du petit théâtre du Pain ! On rit mais l'intensité des débats qui renversent à plusieurs reprises les verdicts des uns et des autres rend bien la gravité de la décision à adopter !
La troupe est super, le texte très bien écrit et la mise en scène top ! On se met à la place de ces personnes ordinaires qui ont la lourde responsabilité de juger un acte extraordinaire et barbare. Entre remises en questions et prises de positions, cette pièce est pleine de rebondissements, j'ai passé un excellent moment, merci !
Ce huis-clos est interprété par une troupe brillante composée de comédiens aux profils éclectiques qui renforcent le réalisme de la pièce. La mise en scène atypique permet d'adoucir la dureté du thème de la pièce, résolument grave et ô combien actuel, et nous surprend du début à la fin par des interludes originales. Ainsi, est mis en exergue et la complexe question corrélative de l'objectivité, du déterminisme socio-culturel et de son application juridique dont la technicité est vulgarisée à merveille pour les néophytes du droit. Bref, cette pièce est une pépite, on rit, on apprend et on se remet en question. Elle satisfera le citoyen du dimanche, le philosophe en herbe ou le juriste chevronné. Courrez y !
30, rue du Chevaleret 75013 Paris