Chassés par sa patronne qui veut creuser une piscine à l’emplacement de la petite maison qu’elle leur prêtait, Marie-Sol, son mari et son père se retrouvent à la rue. Joséfa, stripteaseuse plus très jeune qui ne veut plus se foutre à poil, les accueille à bras ouverts dans son cabaret en mal de clients.
Dans ce refuge du bout du monde, la tribu se recompose et le père, le frère, la soeur, le beau-frère, la belle-soeur, le frère adoptif, le client et la jeune droguée organisent la résistance : au chômage, à la détresse, à la vieillesse, à la stérilité, chacun va chercher sa réponse et comprendre, à l’instar de Marie-Sol, qu’il ne suffit plus de prier, de supplier ou de se contenter d’attendre, mais qu’il faut agir et se battre.
« Vous, la guerre, vous l’avez tous les jours », dit un des protagonistes, « mais vous le savez pas ». Pour seules armes, ils ont l’amour, le rire, la gentillesse et la solidarité. Un hymne à tous ceux qui se battent pour vivre.
À la vie ! est une pièce adaptée du scénario du film À la vie, à la mort co-écrit par Jean-Louis Milesi et Robert Guédiguian. Un film de Robert Guédiguian.
« C’est un texte bourré de générosité, de sensibilité et d’humanité. L’auteur sait utiliser le plus âpre des quotidiens à des fins poétiques et magiques. La difficulté de vie des personnages ne tombe jamais dans le misérabilisme. La sensibilité et l’émotion sont loin de la sensiblerie. L’humour, la joie et la fantaisie accompagnent ce texte même durant les moments les plus douloureux (…) Parfois, l’on ne sait pas si l’on est dans le rêve ou dans la réalité et cette infime frontière nous permet de nous échapper de tout naturalisme. Les personnages sont magnifiquement construits : à la fois terriblement humains et plein de théâtralité et de folie. On se croirait presque, par moment, dans un film de Kusturica (...) C’est un projet généreux, enthousiasmant… » Paul Tabet, Fondation Beaumarchais
« La mise en scène évitera tout sentimentalisme, tout apitoiement, tout effet racoleur, passant du rire aux larmes, sans s’y installer. Redonner de la vie là où tout se meurt, où tout s’éteint, redonner de la vie quand le poids des soucis, des injustices prend le dessus, redonner de la vie à un âge où l’on se sent condamné à ne plus rien tenter, à ne plus rien faire…
Mon travail avec les comédiens ira dans ce sens : de la vie, à chaque instant, sans aucun effet venant appuyer la comédie, de toute façon omniprésente. On rira et on pleurera de bon coeur. Pas de distance, il faut prendre ce texte à bras le corps. La vie, il suffit d’un peu d’humanité, même puante, même vulgaire, même délétère, pour que jamais elle ne cesse de croître. »
Pierre-Loup Rajot
73, rue Mouffetard 75005 Paris