Au commencement était le vide. Un vide abyssal, dont la nature n’a jamais eu horreur, mais envie. Un désert absolu, qu’elle a dans la peau depuis la nuit des temps. Un pur néant, dont elle a jailli à l’aube du monde, et qu’elle abrite à jamais en son sein. Le rien, matrice du plein ; le plein, foyer du rien: le joyau s’est fait écrin. De l’infime à l’immense, de l’atome à l’étoile, le vide nous habite et nous hante, nous fonde et nous tente - nous enchante.
Au fond de nous gît un noyau de néant. Au coeur de l’intime s’ouvrent des abîmes infinis. Au centre de l’univers brûle un trou noir insatiable. Nous sommes bâtis sur une absence.
Sur notre plateau se (re)joue la création d’un monde, du dépouillement des origines au foisonnement des générations. Telles sept sphères célestes, sept corps à histoire - aussi mouvants qu’émouvants - irriguent un espace d’abord vide, bientôt en proie à la prolifération des choses. De la naissance à la plénitude, la danse éclate, dans la fureur du désir, dans l’ivresse de la vie, jusqu’à en être submergée. Alors, à profusion, vibrante d’élans étoilés, la passion dardera ses feux violets. Et sur la scène peu à peu envahie par l’ailleurs, brillera par éclipses la beauté d’une danse qui, au-delà du visible, se dérobe, tel l’instant insaisissable, tel le mystère originel, la scène primitive d’où surgit le cosmos tout entier, le big bang.
Sur scène, le Quatuor Debussy accompagne les sept danseurs de la Compagnie La Baraka.
Pièce pour 7 danseurs.
Chorégraphie : Abou Lagraa
Le Quatuor Debussy : Christophe Collette (1er violon), Dorian Lamotte (2nd violon), Vincent Deprecq (alto), Alain Brunier (violoncelle).
Dramaturge : Gérald Garutti
49 avenue Georges Clémenceau 92330 Sceaux