Ignorant les frontières de sexes, Abou Lagraa compose une ode aux contradictions du désir pour que, grâce à la danse, nous devenions enfin « des êtres merveilleux, plus vrais que vrais, plus réels que réels ».
Deux hommes, trois femmes. Créé en 2017 sur le titre d’une chanson de Jimmy Page, Wonderful One est un hymne vibrant à la liberté des corps. Liberté d’assumer une gestuelle « à la fois masculine et féminine », liberté de s’affirmer au-delà des questions de genre, liberté de mettre en scène une danse à la fois très charnelle et empreinte de spiritualité, sur les volutes vocales de Monteverdi (Le Combat de Tancrède et Clorinde) mais aussi de l’Égyptienne Oum Kalthoum et de la Libanaise sœur Marie Keyrouz.
Depuis ses premières pièces, à l’orée des années 2000, avec sa compagnie La Baraka, Abou Lagraa œuvre sans relâche pour donner à chaque interprète « le temps et l’espace d’être merveilleusement en vie ». Au duo d’amour masculin répond ainsi la force combattante du trio féminin, et même si la scénographie les oppose – cube en hauteur pour les premiers, moucharabiehs mobiles pour les secondes –, le monde des hommes et celui des femmes ont vocation à se fondre au sein de chaque individu, dans une voluptueuse réconciliation.
Par la Compagnie La Baraka.
1, Place du Trocadéro 75016 Paris