Akram Kahn revisite ce chef d'œuvre du ballet romantique et offre une relecture puissante et esthétique d'une efficacité remarquable. Un grand moment de danse magistralement interprété par l'English National Ballet.
Akram Kahn est depuis longtemps le magicien des rencontres qui font sens. Du chef-d’œuvre de Petipa, il garde les pointes et leur grâce magique, pas les tutus. Totalement contemporain sans être iconoclaste, il s’inspire de toutes les traditions en leur offrant un nouvel écrin moderne et passionnant. L’important n’est pas tant l’intrigue et la psychologie des protagonistes mais bien la qualité formelle et émotionnelle de la chorégraphie, avec ce corps de ballet à la gestuelle ample, ces splendides duos ou solos qui déroulent leurs volutes dynamiques.
De la musique originelle d’Adolphe Adam, Vincenzo Lamagna ne garde que des échos, qui inspirent certaines séquences majeures de la chorégraphie. Sa composition électro-acoustique est en totale harmonie avec l’univers d’Akram Kahn. Il n’est pas le premier à essayer de moderniser la Giselle historique - souvenons-nous de l’éblouissante relecture qu’en avait fait Mats Ek par exemple -, mais Akram Kahn offre ici une version qui déjà a fait date elle aussi.
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