Présentation
Chronologie
Il Perd la Boule
Extraits de Presse, tournée
du spectacle en Lorraine
Itinéraire Palimpseste
Par la compagnie Palimpseste.
Dans le silence des maisons religieuses, Herculine est une femme. Le confort spirituel la
protège. Les murs conventuels l'enferment dans des visions celestes. Et l'esprit
s'élève, calme, pour oublier la douleur. Car le corps est là, souffrant. Il porte les
stigmates d'une autre identité, d'un autre sexe. La chair appelle le désir, envie les
femmes, envie les soeurs. Et la souffrance grandit, dans l'absurdité du non-dit, dans
l'interdit religieux et social. Alors la nature, plus forte que tout, donne sa solution.
Herculine est un homme. Il a vingt-deux ans. Herculine devient Alexina. Alexina devient
Abel.
1838 Naissance dAdélaïde Herculine Barbin.
1838-1853 Enfance à St Jean dAngély
1853-1856 Pension religieuse à La Rochelle
1856-1858 Etude à lEcole Normale dOléron, tenue par
lOrdre des Foilles de la Sagesse
1858-1860 Institutrice à L. (Lieu non identifié)
1860 Retour à La Rochelle. Visite et confession auprès de
lévêque Mgr. JF Landriot. Requête du changement détat civil (changement de
sexe) auprès du préfet, appuyée par le rapport du docteur Chesnet.
Le 22 juillet, changement détat civil. Le prénom dAbel sera substitué à
ceux dAdélaïde Herculine.
1861-1868 Abel abandonne la profession dinstitutrice et
sinstalle à Paris. Il travaille dans les chemins de fer, puis rejeté, vit
pauvrement.
Projet de voyage sur une bateau transatlantique. En février 1868, on a retrouvé le
cadavre dAbel Barbin dans une chambre du quartier de lOdéon.
Il sétait suicidé avec un réchaud à charbon.
Il laisse un journal intime...
Abel se faisait également prénommer Alexina et Camille.
Herculine est un monstre de foire. La tête dans les airs, le corps assis dans le noir.
Une feuille blanche tache son bas-ventre.
Eblouissement.
Le phénomène se regarde sans trucage, sans mensonge.
Elle sappellle aussi Alexina. Cest une tête.
Ses traits portent le malaise.
Elle bouge et le monde bascule de lenvers sur lendroit.
Elle a mal et le corps avance.
Seul.
Dérive sans guide.
Alexina est une fille. Ecrits détat civil.
Alexina est un garçon. Parole de corps.
Alexina nest rien.
Lidentité physique se refoule à lintérieur.
Le mâle court dedans.
Alexina désire les autres femmes.
Alors naturellement vient lamour, la possession de lautre sans retenue.
Dans lobscurité de la chambre.
A labri des regards.
Lunion contre-nature se consomme. Et révèle lévidence. Le corps ne porte
pas la bonne tête. Il faut changer pour le soulager.
Alexina devient Camille, avec lévidence dune victoire scientifique et
spirituelle.
"O princes de la science, chimistes éclairés, dont les noms retentissent dans le
monde, analysez donc !"
La médecine retrouve un sens .
Lange perd léquilibre.
Tombe.
Poussière.
Les lanternes de foire séteignent.
Trou noir.
Stéphane Vérité
Extraits de Presse, tournée du spectacle en Lorraine
" Le texte, dense, est remarquablement servi par Marianne Pichon, visage plus que pâle, collants blancs et chaussures vernies noires, justaucorps vert livide et jupe de nylon transparent. Sensible, émouvante, on a vu des larmes couler sur son visage, elle réalise une véritable performance. Etonnant, ce phrasé hésitant, ces mimiques ou gestes répétitifs (ah ! ces révérences gauches et escamotées) qui semblent donner au personnage quelle incarne un caractère qui confine au mystère." (Est Républicain/1994)
" ( ) Cest à lévidence un succès, fruit dun travail de grande rigueur. Celui, tout dabord du metteur en scène Stéphane Vérité qui a admirablement fait coïncider le texte redécouvert par Michel Foucault et lambiance qui émane des murs tristes et froids de la chapelle. Le travail, ensuite, de la comédienne Marianne Pichon, jamis tout à fait femme, jamais tout à fait homme, qui évite de façon remarquable la récitation lassante, piège fréquant de tout "one woman show". Mais surtout, qui "pénètre" son public, imposant ce rictus, mi-sourire, mi-grimace, comme une souffrance collective. Sans les trouvailles scénographiques de Gérald Gribé (ah, ce cortège de lits-cercueil ) et les lumières inquiétantes de Eric Lousteau-Carrere, Alexina B. naurait pas ouvert de façon si magistrale la saison théâtrale à Verdun. "(Est Républicain/1994)
2000 - Chronique(s) dun ange, création originale écrite par
Stéphane Vérité et Gérald Gribé.
1999 - Mlle Else 2ème version, daprès Arthur
Schnitzler.
1998 - Alice, cest merveilleux non ?, création musicale composée par
Thierry Zaboitzeff (Art Zoid), écriture par Stéphane Vérité et Gérald Gribé.
1997 - Heartbeat, mise en scène, commandée par Editta Braun, pour la Compagnie
Editta Braun.
1996 - La pluie dété, daprès Marguerite Duras.
1995 - Quartett, dHeiner Müller.
1994 - Alexina B., daprès le journal dHerculine Barbin.
1993 - Melle Else, daprès Schnitzler.
1992 - Mais nte promène donc pas toute nue ! de Georges Feydeau.
1991 - Un caprice, dAlfred de Musset.
2, passage du Bureau 75011 Paris